Algérie

Acquisition de nouveaux équipements: Les médicaments passent au scanner



Après la promesse du ministre de la Santé d'injecter une somme de dix milliards de dinars pour assurer une disponibilité des médicaments, il vient d'annoncer, ce jeudi, la création en automne prochain de l'agence nationale des médicaments dans le but de lutter contre la pénurie. Il a également affirmé la commercialisation de ces produits dans un délai ne dépassant pas les trois mois, soulignant que l'Etat s'est engagé à assurer la disponibilité de tous «les médicaments dont le citoyen a besoin». Ces engagements viennent au moment où tous les professionnels du médicament, pharmaciens et opérateurs des produits pharmaceutiques ne cessent de dénoncer les dysfonctionnements de la politique de distribution de ces produits et leur gestion. Les professionnels, pour leur part, ne veulent plus des promesses, mais exigent du concret, qui soit visible sur le terrain et des actions qui mettent fin à ces pénuries répétitives du médicament sur le marché.

Ainsi, le syndicat des pharmaciens, SNAPO, demande une réorganisation du marché et une implication de l'Etat qui doit jouer un rôle de régulateur, imposer son autorité et assurer un suivi de toute l'opération de commercialisation de ces produits pharmaceutiques, de l'importation, au stockage, à la distribution jusqu'à la vente dans les officines. Pour le syndicat, ce marché «est beaucoup plus entre les mains de multinationales qu'entre les mains des Algériens». Ces démarches entreprises par le ministère sont-elles suffisantes pour éviter les ruptures de stocks qui mettent la vie des malades en danger ?

Des appareils pour détecter les médicaments contrefaits

En parallèle avec ces dispositions prises pour lutter contre la pénurie, d'autres mesures sont prévues pour lutter, cette fois-ci, contre les médicaments contrefaits. L'Institut Pasteur vient de se doter de trois appareils de détection de médicaments contrefaits, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, lors d'une visite de travail et d'inspection à l'Institut. Conçus aux Etats-Unis, ces appareils de pointe d'un montant de 220 million de DA, disponibles uniquement en Algérie et en Afrique du Sud, devraient permettre aux cadres de l'Institut de détecter facilement les faux médicaments. Certains médicaments contrefaits ont déjà été signalés en Algérie par l'Institut Pasteur et retirés définitivement du marché. Pour ce qui est des salaires des cadres de l'Institut, le ministre s'est engagé enfin à prendre en charge ce volet ainsi que les problèmes socioprofessionnels de ce personnel.

Au moment où les associations de lutte contre le sida crient haut et fort la rupture de stock des antirétroviraux, le ministère, lui, rassure que ces produits sont déjà disponibles. C'est le Pr Mehdi Youcef, chef de service de l'hôpital Mustapha Pacha, qui l'a annoncé, jeudi, lors de cette visite. Rapporté par l'APS, le chef de service a indiqué que l'Algérie a doté tout le territoire national de centres de traitement spécifique contre le sida et tous les malades peuvent accéder à ces traitements. Il a relevé, cependant, une «certaine perturbation» constatée, depuis le mois de mai, dans l'utilisation de certains médicaments, ajoutant que le ministre les a assurés que ces médicaments étaient déjà «disponibles». Il a également rappelé que l'Algérie a garanti la sécurité transfusionnelle pour éviter toute contamination au VIH.

Sur la prise en charge des sidéens, le même responsable a tenu à souligner que l'Algérie est le premier pays de la région à avoir permis à tous les sidéens d'accéder aux médicaments antirétroviraux et à la trithérapie «gratuitement» et «durablement». Ce responsable des malades du sida au niveau du ministère de la Santé a déclaré que «l'Algérie doit être fière de ce qu'elle a fait dans ce domaine avec en fer de lance le rôle primordial du ministère de la Santé», a-t-il dit. Des déclarations que confirme l'association de lutte contre le sida d'Oran à l'exception de la durabilité des soins qui connaît souvent des perturbations. Le président de cette association évoque sur ce point le rôle du comité national de lutte contre le sida qui, dira-t-il, ne s'est pas réuni depuis des années pour des raisons inconnues.




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