Algérie

Achour Mustapha, responsable à l'UGCAA "Les citoyens font toujours des kilomètres pour s'approvisionner"



"Chaque commune devrait avoir son marché de détail ainsi que son marché hebdomadaire. On a construit des dizaines de milliers de logement dans des communes mais on n'a pas prévu de marchés de détail. Depuis 1997, on parle d'un programme de réalisation de marchés de gros et de détail.L'Etat a même débloqué des fonds. Sur le terrain, cela n'a pas beaucoup avancé depuis 4 ou 5 ans. L'Etat a prévu la réalisation de 830 marchés de détail devant être réceptionnés au cours du Ramadhan 2013. Ce programme d'urgence connaît des retards pour des raisons qu'on ignore.
Résultat, le citoyen doit encore, aujourd'hui, dans beaucoup de communes, faire des kilomètres pour s'approvisionner dans un marché de détail. Un problème de distribution toujours latent.
De ce fait, la culture de la consommation a disparu. Le marché parallèle s'impose encore sur le terrain. Souvent, le citoyen n'a pas d'autre choix que de s'approvisionner auprès des marchés informels.
Quant à la flambée des prix des premiers jours du Ramadhan, elle renvoie à la situation des marchés de gros. C'est l'anarchie dans ces enceintes commerciales, en dépit d'une réglementation précise encadrant ces marchés. D'abord, des intermédiaires sans registre de commerce effectuent des transactions à
2 heures du matin alors que l'horaire fixé est cinq heures du matin.
En raison de l'intervention de plusieurs intermédiaires dans la chaîne, les prix sont multipliés par trois ou quatre. On a également affaire à des bourses parallèles. Au café de Baghlia, par exemple, on fait la négociation.
Des agriculteurs s'y rendent pour vendre leur raisin à des intermédiaires sans registre de commerce (sans factures). Ces intermédiaires, par la suite, vendent le raisin au marché de gros. Le marché informel prédomine dans le commerce de gros des fruits et légumes. Ces intermédiaires ciblent les produits qui leur rapportent une plus grande plus-value (raisin...) et influent sur la hausse des prix. On a des marchés de gros aux Eucalytus, Bougara, Khemis El-Khechna, Attatba, au centre ; Chlef, Oran, Mascara, Tlemcen, à l'ouest ; Guelma, Sétif, Mila notamment à l'Est.
La réglementation n'est pas appliquée dans toutes ces enceintes commerciales. Nous nous demandons pourquoi l'Etat n'intervient pas pour organiser ces marchés de gros. Une instruction récente du ministère du Commerce aux walis pour organiser les marchés de gros et de détail n'est pas à ce jour appliquée. Pour l'heure, n'importe qui vend des fruits et légumes. Bien avant, l'agriculteur délivrait un bon au grossite. Aujourd'hui, il n'y a pas cette traçabilté.
Ces marchés de gros, du reste, ne sont pas aux standards, aux normes. Ils sont trop petits. La société Magro prévoit la réalisation de 8 marchés de gros, au centre, à l'Est et à l'ouest, d'une superficie de 10 à 12 hectares, chacun, chaque carreau s'étendant sur 70 à 100 mètres. Mais, en attendant, c'est toujours l'anarchie dans les marchés de gros".
K. R.
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