Achour Abderrahmane condamné à 8 ans de prison ferme Pour une affaire de blanchiment d'argent

Photo : M. Hacène
Par Hasna Yacoub
Le verdict dans l'affaire du blanchiment d'argent au détriment de la Banque nationale d'Algérie (BNA) dans laquelle est impliqué l'homme d'affaires Achour Abderrahmane a été prononcé hier par le tribunal correctionnel de première instance de Sidi M'hamed. Le juge a condamné à huit ans de prison ferme Achour Abderrahmane et à 3 ans de prison ferme, son co-inculpé, Rédha Leksir, pour complicité de blanchiment d'argent. Le procureur de la République avait requis quinze ans de prison ferme contre l'accusé et dix ans de prison contre Rédha Leksir. Pour rappel et selon l'ordonnance de renvoi, l'affaire remonte à 2004, plus exactement au mois de février de cette année-là. À cette époque, Rédha Leksir, gérant d'une société de location de voitures, avait demandé à Achour Abderrahmane d'importer des voitures pour lui. Achour Abderrahmane a importé les véhicules mais a réglé la facture avec des chèques de la BNA sur le compte d'un crédit qu'il ne lui sera pas accordé. Le compte n'étant pas approvisionné, les chèques sont restés sans provision. Lors de l'audience, Achour Abderrahmane a reconnu avoir acheté les véhicules pour Leksir mais il a nié que cette somme provenait de l'argent généré par le détournement des 21 milliards de DA pour lequel il avait déjà été condamné à une peine de 18 ans de réclusion en avril 2012 par le tribunal criminel d'Alger. Lors des débats à l'audience, il a été indiqué que les 21 milliards de DA détournés de la BNA sont constitués de 1 669 chèques sans provisions dont cinq ont été transférés par Achour Abderrahmane pour l'achat de 45 voitures au profit de son co-inculpé Leksir Rédha. Ce qui constitue selon la loi, une opération de blanchiment d'argent. Pour la défense de Achour Abderrahmane, son client ne peut être condamné pour le même fait à deux reprises, comme le stipule la loi. Les avocats du principal inculpé considèrent que cette affaire est intimement liée à celle du détournement d'argent pour laquelle Achour Abderrahmane a déjà été jugé. Raison pour laquelle ils ont demandé que leur client bénéficie de la nullité des poursuites. La défense de Rédha Leksir a également demandé la nullité des poursuites au profit de son client arguant que le juge d'instruction qui avait diligenté l'affaire criminelle de détournement des 21 milliards de DA de la BNA avait prononcé un «non-lieu» en sa faveur. De ce fait, la défense de Rédha Leksir considère que son client ne peut être condamné pour complicité. Le juge, convaincu de l'inculpation des deux accusés a décidé de les condamner à des peines de prison ferme.