Algérie

«Accusés, levez-vous !» (IV)



«Accusés, levez-vous !» (IV)
L'Iran et l'Arabie SaouditeNul doute que le sultan a tenu un compte très précis des pays qui ont exprimé leur soutien... et des autres. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a eu quelques surprises.Comme Moscou, Téhéran s'est immédiatement et fortement prononcé contre le coup d'Etat. De quoi amadouer Erdogan sur le dossier syrien si l'on en croit la conversation téléphonique qu'il a eue avec Rouhani, au cours de laquelle il a affirmé que la Turquie était prête à «coopérer avec l'Iran et la Russie pour la paix » chez son voisin du sud. A l'inverse, le Seoud a attendu deux jours (!) pour assurer le gouvernement turc de son soutien.Téhéran ne manque pas de pointer du doigt son ennemi de toujours et d'accuser Riyad d'avoir couvert la tentative de putsch. Or c'est bien possible ! Un fameux lanceur d'alerte saoudien, ayant des contacts très haut placés, a révélé que le royaume wahhabite et les Emirats arabes unis étaient au courant du coup bien avant qu'il ait eu lieu. Pire, le ministre qatari de la Défense reprend la même accusation, affirmant être en possession d'un document confidentiel prouvant que les Saoudiens et les Emiratis ont appris la conspiration en avril mais n'en ont rien dit.Ça commence à faire beaucoup... Si cela se confirme - et ça en prend le chemin -, pourquoi ce coup de poignard saoudien dans le dos ' Dans une précédente chronique , à la veille de la tentattive du coup d'Etat, nous écrivions : Ô l'implacable ironie... Les ouvertures du Premier ministre Yildirim envers la Syrie ont surpris tout le monde. Les explications données - condition posée par Moscou au dégel des relations, prise de conscience du danger djihadiste, effrayant isolement de la Turquie qui s'est mise tout le monde à dos ces dernières années - ont toutes une part de vrai.Ce virage à 180° de la position turque a littéralement terrifié les grassouillets cheikhs saoudiens et l'ambassadeur turc à Riyad a même été convoqué pour donner des explications ! Et dire qu'il y a encore quelques semaines, le sultan et le Seoud dansaient bras dessus bras dessous...Conséquence de la fureur saoudienne ' Le Premier ministre turc vient à nouveau de manger son chapeau et de virer à 180° (du moins dans les mots) en déclarant sans rire qu'en fait non, aucune solution ne sera trouvée en Syrie avant le départ d'Assad. A force de vouloir plaire à son ancien allié devenu ennemi puis peut être à nouveau allié (Russie) et de son allié duquel il s'est écarté avant de peut-être s'en rapprocher à nouveau (Arabie Saoudite), le derviche tourneur d'Ankara va finir par avoir le tournis. Et nous avec...(Suite et fin)


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