Algérie

Accusés de corruption: Le DG et le juriste d'ERIAD placés sous mandat de dépôt



Le directeur général de «ERIAD: les Moulins d'Oran» et le chef du département juridique de la même entreprise ont été placés en détention provisoire, lundi, par le procureur de la République du tribunal d'Oran, après avoir été arrêtés en flagrant délit de corruption, a-t-on appris de source judiciaire. Ils devront comparaître devant la justice, demain. Les deux mis en cause, répondant respectivement aux initiales M.S.B. et K.Z., ont été arrêtés par la police, dans la matinée du vendredi 6 août, dans le quartier Les Castors, au centre-ville d'Oran, pot-de-vin dans la poche, selon les faits consignés dans les rapports d'enquête établis par les services de la 10e Sûreté urbaine. Selon la même source, le responsable des contentieux K.Z. était lors de son arrestation en possession d'une somme de 50.000 DA, en coupures de 1.000 DA, qui avaient été photocopiées au préalable par les enquêteurs. C'était suite à une plainte reçue de la part d'un citoyen qu'une souricière a été tendue aux deux mis en cause par les services du 10e commissariat, précise-t-on de même source. Selon la déposition du plaignant, électricien en bâtiments de son état, père de famille, le directeur général de « ERIAD: les Moulin d'Oran », entreprise née de la restructuration de l'ex-SEMPAC, dont le siège est situé à l'avenue Albert 1er , à Oran, et le chef du département juridique de la même entreprise publique, lui ont exigé de l'argent pour lui délivrer une « attestation d'occupation des lieux », document administratif qui lui était indispensable pour la régularisation d'un logement de fonction à son profit. Le local en question, sis rue Khalifa Bensalemen (ex rue Président Fallières), dans le quartier Choupot, au temps où il faisait partie du patrimoine immobilier de la SEMPAC, faisait office de logement à usage d'habitation, occupé de 1962 à 2000 par un gardien de l'unité, qui n'est autre que le défunt père du plaignant, avant que ce bien ne soit mis sous la gestion de l'OPGI. Contre le dit document, les deux responsables ont exigé au fils du gardien la fabuleuse somme de … 5 millions de DA! Littéralement assommé par cette proposition, l'électricien est allé droit vers le commissariat, non sans avoir consulté son épouse. Un scénario est mis au point pour prendre dans les filets les deux mis en cause. La victime leur signifie son «accord» et joue normalement le jeu. Sa femme, elle, devait se faire passer par sa belle-sÅ“ur, émigrée aux Pays-Bas, laquelle devait lui débrouiller l'argent demandé. Aussi, la victime insiste-elle que sa (fausse) belle-sÅ“ur soit présente lors de la transaction prévue pour en avoir le cÅ“ur net. Les deux mis en cause n'y voient pas d'inconvénient et viennent au rendez-vous, vendredi à 10h30, dans un café situé aux Castors. C'est l'heure de conclure le marché. Le chargé des contentieux de ERIAD exhibe le document objet du deal, un papier authentique du reste, dûment cacheté et signé par les deux responsables. A son tour, la «fausse» émigrée montre l'argent. Mais l'épaisseur du paquet était trop mince par rapport au montant convenu. En fait, il ne s'agissait que de 1% de la somme, soit 50.000 DA. Elle les a convaincus de prendre cette petite avance, leur expliquant que c'était le week-end et donc toutes les banques étaient fermées, et en leur promettant de leur verser le reste de la bagatelle, dimanche prochain. A peine l'argent est-il entré dans la poche du chef du département que des policiers en civil en faction passent à l'action et appréhendent les deux mis en cause, toujours selon les faits rapportés dans les rapports et les PV d'audition dressés par la police judiciaire. Le procès est prévu demain.




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