La situation risque de prendre des proportions «inattendues », si la direction générale de Sonatrach «campe sur sa décision de mettre en exécution le fameux plan conçu par ses responsables et qui vise la destruction de Naftal». La réunion ayant regroupé, hier, durant trois heures, le patron de Sonatrach avec le secrétaire général du syndicat d'entreprise de Naftal n'a rien apporté de nouveau. Les prémices d'un bras de fer sont désormais palpables.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Face à cette situation, le syndicat d'entreprise de Naftal organisera mardi prochain un autre regroupement régional de ses cadres régionaux, le second après celui d'Annaba. Celui-ci aura lieu à Oran et verra la participation de tous les cadres syndicaux de l'ouest du pays, alors que le troisième regroupement, se tiendra une semaine après, dans la région du Centre, plus exactement dans la wilaya de Boumerdès. Rencontré hier à l'issue de l'entrevue qu'il a eue avec le P-dg de Sonatrach, le secrétaire général du syndicat de Naftal a fait part de sa déception totale des résultats ayant sanctionné cette réunion. Selon lui, chacune des parties a campé sur ses positions et aucune avancée n'a été enregistrée sur la question. C'est face à cette situation «d'impasse», que le syndicat d'entreprise de Naftal a décidé de faire appel à la base syndicale et d'en rendre compte de la situation qui a découlé des dernières tractations avec la société mère. Une situation que le secrétaire général du syndicat d'entreprise Naftal veut porter à l'attention de l'opinion d'une manière générale et aux décideurs d'une manière particulière. Lors du dernier regroupement, Sid-Ali Beldjerdi a appelé les travailleurs à se mobiliser autour de leur entreprise pour «faire face à toutes les convoitises et autres desseins qui ne cadrent nullement pas avec les intérêts de Naftal». En effet, le secrétaire général du syndicat d'entreprise Naftal n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer un plan qualifié de «machiavélique», visant la mise à mort de l'entreprise. Devant le P-dg de Naftal, Saïd Akrèche et les cadres de l'entreprise, Beldjerdi n'a pas mâché ses mots pour dire que «des responsables au sein de la Sonatrach s'agitent pour mettre l'activité de Naftal en danger ».
Un réseau parallèle à Naftal
Dans son intervention, le secrétaire général du syndicat d'entreprise a pointé un doigt accusateur à l'encontre des responsables de Sonatrach qui ont, selon lui, mis au point un plan visant à créer un réseau parallèle de stations-service propres à Sonatrach pour concurrencer celles de Naftal. En d'autres termes, Naftal risque d'être concurrencée sur son propre terrain par une filiale «sœur» dans le domaine de la distribution des lubrifiants et du carburant. «Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une volonté d'asphyxier voire de tuer Naftal», a-t-il expliqué. Hier, lors de notre entrevue, le secrétaire général du syndicat Naftal n'a pas avancé les raisons à l'origine de cette nouvelle «orientation» de Sonatrach ni pourquoi «veut-on déposséder Naftal de cette activité». S'agit-il d'un plan décidé de l'extérieur de Sonatrach que des responsables ont voulu mettre en exécution ' Une question à laquelle notre interlocuteur n'a pas su donner de réponse. Mais il n'en demeure, selon lui, «qu'il s'agit plutôt d'un plan monté de toutes pièces contre Naftal et dont les objectifs sont à rechercher ailleurs». «Devrons-nous nous laisser dicter des décisions et autres orientations qui anéantissent la raison d'être et les intérêts de Naftal ' Sommes-nous obligés de nous résigner au sort décidé pour Naftal ' Devons-nous être témoins de la mort de notre entreprise et rédiger nous-mêmes son acte de décès '» s'interroge- t-il. Cette donne intervient au moment où l'entreprise Naftal s'est fixé la réception de 33 stations-service avant la fin de l'année 2013. Il s'agit de 33 stations sur les 42 prévues sur l'autoroute Est-Ouest. Les autres, au nombre de neuf, sont déjà fonctionnelles. L'Etat a confié à Naftal, en 2010, la mission de réaliser et d'exploiter 42 stations-service avec toutes les commodités qui vont avec. Le choix porté sur cette entreprise publique pour réaliser ces infrastructures est stratégique. Il vise «à sauvegarder la souveraineté nationale », selon les déclarations faites, en novembre dernier, par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Le ministère a préféré recourir à une opération de gré à gré au lieu de lancer un appel d'offres qui «aurait pris plus de temps, au moins 3 ans, et les travaux ne pourront pas être lancés avant 2014».
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Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.lesoirdalgerie.com