Algérie

Accusé de tentative de meurtre: Il est acquitté pour absence de preuves



Tentative d'homicide volontaire. Telle est l'accusation dont répondait un octogénaire, hier, devant le tribunal criminel. Comparaissant sur une chaise roulante, l'accusé clamait haut et fort son innocence. Cheveux blancs comme neige, voix manquant de force, le vieil homme, non détenu, a été rattrapé par son passé. En fait, par une histoire qui remonte à l'année 2004. «Sa» victime n'était pas présente à l'audience, elle était représentée par un avocat. La genèse de l'affaire commence par une annonce dans un journal. En difficulté, la victime, qui possédait une petite entreprise industrielle de tuyauterie, cherchait un cofinancement. Accroché par l'annonce, l'accusé manifesta son intérêt. Les deux hommes arrivèrent vite à un accord. L'accusé, dans l'esprit de cofinancer le projet, remit une somme de 396 millions de centimes, en échange de quoi son partenaire devait partager avec lui les bénéfices. Entre-temps, il partit à Paris pour régler des affaires personnelles. De retour à Oran, près d'un an plus tard, le prêteur contacta à maintes fois l'emprunteur. En vain. Celui-ci ne donna aucun signe de vie. Mais, c'était sans compter sur la ténacité du vieux. Traqué sans répit, l'industriel finit par se manifester. Novembre 2004, un rendez-vous dans un café fut convenu entre les deux hommes. Gênés par le brouhaha du café dans cette soirée ramadanesque, ils se rendirent à Canastel. «Mais pourquoi vous vous êtes donnés la peine d'aller jusqu'à Canastel, de nuit en plus, pour régler votre affaire ? Vous auriez pu discuter tranquillement près du domicile de la victime, à Bir El-Djir, en restant dans la voiture, par exemple», réplique le juge à l'accusé à un moment de son récit des faits. Le président d'audience, et encore davantage le procureur général, M. Nahnouh, insista sur ce détail : l'accusé avait passé à la victime le volant de sa voiture, une Nubira Nissan, et lui avait préféré monter à l'arrière. «J'avais mal au genou, j'ai une arthrose. Je voulais m'allonger un peu pour soulager ma douleur», répond l'accusé. Selon les faits consignés, la victime reçut un coup à la nuque donné par un objet tranchant qui lui causa 30 jours d'incapacité et plusieurs points de suture. L'accusé est catégorique : «Ce n'est pas moi qui l'ai frappé... Peut-être qu'il s'est fait agresser à l'orée de Canastel après que je l'ai quitté là-bas. En tous cas, moi je n'y suis pour rien». Le représentant du ministère public a requis 6 ans d'emprisonnement. A l'issue des délibérations, l'accusé a été acquitté en l'absence de preuves contre lui.




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