Algérie

Accusé de corruption : Ericsson va payer plus d'un milliard d'amende aux Etats-Unis



L'équipementier télécoms a admis avoir versé des pots-de-vin entre 2000 et 2016, en Chine, au Vietnam, à Djibouti ou encore en Indonésie et au Koweit. Ericsson a engagé des consultants pour créer des caisses noires afin de transférer l'argent à des tiers, pour sécuriser ses affaires dans au moins cinq pays. C'est l'une des amendes les plus élevées payée par un groupe étranger aux Etats-Unis, et la plus importante dont un acteur des télécoms ait pu s'acquitter outre-Atlantique. Le suédois Ericsson va devoir faire un chèque de plus d'1 milliard de dollars (environ 900 millions d'euros) aux Etats-Unis pour des faits de corruption qui ont duré seize ans, entre 2000 et 2016. L'équipementier télécoms, numéro deux mondial derrière Huawei, a reconnu avoir enfreint le Foreign Corrupt Practices Act, une loi anti-corruption américaine, en mettant en place un système assez sophistiqué de pots-de-vin en Chine, au Vietnam, à Djibouti, en Indonésie et au Koweit. Concrètement, le groupe a engagé des consultants pour créer des caisses noires afin de transférer l'argent à des tiers, pour sécuriser ses affaires. Cela a notamment été le cas en Indonésie où Ericsson à alimenté une caisse noire de 45 millions de dollars. En Chine, il a versé des dizaines de millions de dollars en cadeaux divers pour remporter des contrats. Au Vietnam une société de conseil a reçu 4,8 millions de dollars, tandis qu'à Djibouti, Ericsson a versé 2,1 millions de dollars de pots-de-vin à des hauts dirigeants du pays pour décrocher un contrat de quelque 20,3 millions d'euros. Au Koweit, la promesse de verser 450.000 dollars a permis au Suédois de remporter un contrat de 182 millions." Grâce à des caisses noires, des pots-de-vin, des cadeaux et la corruption, Ericsson a mené ses activités dans les télécommunications avec pour principe : seul l'argent compte ", a accusé Geoffrey S. Berman procureur de New York. " Nous n'avons pas toujours été à la hauteur de nos exigences ", a brièvement commenté dans un communiqué Borje Ekholm, à la tête d'Ericsson depuis 2016. Dans le détail le groupe va devoir payer 520 millions dans le cadre de l'accord à l'amiable conclu avec le département de la Justice (DoJ) et 540 millions à la Securities and Exchange Commission, gendarme américain de la Bourse. Parallèlement, il a accepté la mise en place pendant trois ans d'un observateur indépendant pour s'assurer qu'il respecte bien les termes de l'accord. " La conduite corrompue d'Ericsson a impliqué des hauts dirigeants dans au moins cinq pays, tout cela afin d'augmenter ses profits ", a dénoncé Brian A. Benczkowski, le patron du département des affaires criminelles. Si le groupe a pu bénéficier de 15 % de réduction de l'amende en raison de sa coopération, il aurait pu voir sa peine encore allégée s'il avait joué le jeu avec la justice jusqu'au bout.
Le DoJ a en effet indiqué qu'il n'avait pu obtenir une pleine et entière collaboration de la part d'Ericsson qui aurait refusé de divulguer des allégations de corruption, de produire certains documents, et aussi, de prendre des mesures disciplinaires adéquates contre certains employés.


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