La population algérienne confrontée déjà à la détérioration de son pouvoir d'achat, assiste depuis quelques temps à des accusations d'une extrême gravité de certains cercles se disant proches du pouvoir, qui ne peut que conduire à la rendre plus sceptique vis-à-vis des institutions officielles et par là à une démobilisation plus croissante. L'objet de cette présente contribution , où je ne relate que les faits ne voulant pas prendre position, est d'éviter des débats stériles personnalisés qui ternissent l'image de l'Algérie sous les yeux des ambassades et des étrangers, alors que l'Algérie en ces bouleversements géostratégiques a besoin d'un front social interne solide. Pour éviter de mauvaises interprétations, je juge que tout débat productif est utile que ce soit de la part des partis du pouvoir ou de l'opposition, des associations, de personnalités et d'experts, car source d'enrichissement profitable aux pays, devant nous respecter.1. Chose étrangère du revirement à 180 degrés de la responsable du parti des travailleurs où depuis 1999 Louisa Hanoune a toujours défendu le président de la République et accusé l'opposition de vouloir déstabiliser le pays. Selon les décomptes du ministère de l'Intérieur, en 2004 aux élections présidentielles elle a obtenu 1% soit 101 630 voix, par rapport aux votants en 2009, 4,22% avec 604 258 voix toujours par rapport aux votants et en 2014, 154 912 voix, soit 1,37% par rapport aux votants et 0,6% par rapport aux inscrits, en régression par rapport aux années 2004 et 2009. En effet ses différentes déclarations sont sans équivoque , je la cite : « notre position par rapport au quatrième mandat est claire ; c'est la liberté et du droit de Bouteflika de se porter candidat aux élections présidentielles » Cette dernière a estimé que l'élection du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2014 « était une « victoire » pour l'Algérie qui est sortie grandement victorieuse de ce scrutin et les résultats de l'élection présidentielle du 17 avril représentent une victoire pour la nation Algérienne » . En abordant les spéculations sur le transfert des pouvoirs aux mains du frère du président dans une déclaration faite le 1 octobre 2013 je la cite « je n'ai pas vu ce dimanche Saïd Bouteflika au Conseil des ministres. C'est après tout le frère du président et il est conseiller à la Présidence ». 2.- Première attaque porte sur la présidence de la République et notamment du plus haut magistrat de l'Etat, le président de la République qu'elle accuse de ne pas avoir rempli ses engagements contrairement à ses promesses électorales. La secrétaire générale du PT va plus loin, comparant la situation actuelle avec celle du fin de règne du président égyptien Moubarak, accusant donc les proches du cercle présidentiel d'avoir le pouvoir réel qui accentuerait la déliquescence de l'Etat. Elle accuse les membres du gouvernement d'être un gouvernement de « copains », excepté le ministre de l'Energie qui serait selon elle un des rares patriotes, alors que la majorité des ministres sont des incompétents, aux ordres d'hommes d'affaires, et dont le but est de brader l'économie nationale. Selon la déclaration de la secrétaire général du PT, actuellement, il n'y aurait pas d'institutions fonctionnant normalement, de véritable Parlement qui est aux ordres (les élections passées ayant été trafiquées selon elle), pas une véritable justice également qui est aux ordres, et que l'Algérie serait au bord de l'explosion. Réaction du secrétaire général du FLN Amar Saâdani je le cite : « celle qui ose critiquer son « excellence le président Bouteflika, je le nomme, le Parti des Travailleurs et ce que fait sa secrétaire générale qui dit que son excellence le président n'a pas respecté ses engagements. Quels engagements du président y aurait-il avec ce parti ' Et quels engagements aurait ce parti avec le président ..... C'est un parti insignifiant de surcroît trotskyste illégal, qui n'a pas de programme réaliste sinon des attaques personnelles et donc qui ne représente que lui- même». Réponse de Louisa Hanoune : je la cite : « en dénonçant le mélange de la politique et de l'argent sale, en dénonçant les courtisans, les prédateurs et la corruption, nous avons dérangé certains cercles qui ont actionné leurs machines », en référence aux affaires et accusations de corruptions qui toucheraient Amar Saâdani notamment des détournements au niveau du Programme national de développement agricole PNDA. Selon elle, je la cite « tous les Algériens savent que c'est plutôt l'oligarchie, les prédateurs (faisant allusion au président du FCE qui se comporterait comme un Premier ministre) et le reste du parti unique, qui constituent un danger pour la stabilité , la sécurité de l'Etat et du pays », où elle remet en cause sa légitimité à la tête du FLN et d'une manière générale l'ensemble des députés et sénateurs du FLN où elle parle de fraude massive aux dernières élections législatives, je la cite : «le secrétaire général du FLN à la tête de la première force politique, proclamée et affublée ainsi, sans qu'il y ait d'élections transparentes ou sans fraude, s'est autorisé de faire des déclarations tonitruantes et hautement dangereuses contre l'institution militaire.» Qu'en est-il donc de la crédibilité de toutes les lois votées où ce parti est majoritaire' 3.-Récemment, invitée de l'émission Biwoudouh (en toute clarté) d'El Bilad TV, le 11 mars 2015, Louisa Hanoune s'en prend ouvertement à Amar Saâdani, Chakib Khelil , Ali Haddad et Saïd Bouteflika. Elle conseille à ce dernier de prendre « ses responsabilités, rendant une nouvelle fois un grand hommage à l'actuel ministre de l'Energie, et accusant des ministres indirectement d'être des « voleurs. Ce n'est pas la première fois puisque le 18 février 2003, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) accuse les ministres du président Bouteflika de travailler pour « des intérêts étrangers » et sans user de détour, Louisa Hanoune cite nommément les ministres en question, à savoir Chakib Khelil, Abdelhamid Temmar et Nourdine Boukrouh », Je la cite : « ces membres du gouvernement mènent une véritable guerre contre le secteur public, les emplois et l'organisation syndicale nationale, en préconisant une politique de privatisation sauvage touchant même les entreprises ...ce trio des ministres exprime des velléités de tout vendre aux multinationales, ces derniers agissant de leur propre chef et ne sont contrôlés par personne ». Le 11 mars 2015, elle dit disposer de «documents» prouvant ses propos, en accusant des «ministres» du gouvernement Sellal qui sans donner de noms, (faisant allusion à l'actuel ministre de l?Industrie qui convoiterait avec des lobbies le ministère de l'Energie) de donner des contrats de gré- à- gré à des entrepreneurs, je la cite : «tout le monde sait que des ministres octroient des marchés de gré-à- gré. Jusque-là, nous n'avons rien dit. Mais lorsque ce monsieur (Ali Haddad) a commencé à rencontrer des ministres et à leur donner des instructions, nous avons dit basta ! ...Nous sommes dans une situation à l'ukrainienne, à la Russe, c'est-à-dire qu'une oligarchie émerge, composée de personnes qui accaparent des pans entiers de l'économie nationale avec l'ambition de faire main basse sur toute l'économie et qui cherchent à s'approprier les centres de décision politique à tous les niveaux.» et cette fois faisant allusion au frère du président Saïd Bouteflika conseiller du président et « la nouvelle nomeklatura qui le soutient ». 4.-Que penser de ce mélodrame qui touche les plus grandes institutions de l'Etat' Au moment où l'Algérie face aux tensions géostratégiques à ses frontières, à la chute du cours des hydrocarbures, a besoin de cohésion et de la mobilisation de tous les segments de la société, certains jouent à la division et de surcroît taxant d'antinationaux ceux qui ne partagent pas leurs points de vue. Toute personne ou institution portant des accusations doit apporter des preuves tangibles surtout lorsqu'elles taxent de voleurs, d'accointances avec les ennemis de l'extérieur des opérateurs privés, des membres du gouvernement ou walis et doit déposer les documents à la justice. Ceux qui se sentent diffamées doivent également exiger réparation Les rumeurs se propageant, le silence est mortel pour les instituions de l'Etat. Ces accusions sont d'une extrême gravité alors que l'objectif stratégique est le développement des libertés politiques, économiques et sociales, fondement de tout processus de développement. Au sein d'une famille qui a tout donné à la révolution et aux valeurs du 01 novembre 1954 pour que vive l'Algérie libre et indépendante, le problème stratégique central est le développement économique et social du pays en s'attaquant aux fondamentaux du blocage. Il s'agit de mettre en place des stratégies d'adaptation face aux nouvelles mutations mondiales, favoriser un large débat national sur le futur rôle de l'Etat 2015/2025 et ce pour avoir une cohérence et visibilité dans la démarche de la politique socio-économique et éviter les instabilités juridiques perpétuelles, qui découragent tout investisseur potentiel. Certains bureaucrates croient, déconnectés des réalités mondiales et locales, croient que c'est en changeant d'organisations sans vision stratégique, que l'on résout les problèmes de blocages structurel : des dizaines d'organisations du secteur public depuis indépendance politique et toujours 98% d'exportation, d'hydrocarbures. Car, le défi majeur de l'Algérie et le véritable nationalisme est que les Algériens contribuent à l'accroissement de la valeur ajoutée locale et mondiale dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, la réhabilitation du travail et de l'intelligence, l'économie de la connaissance et l'Etat de Droit et la bonne gouvernance fondement du développement au XXIe siècle. L'Algérie ayant l'ambition de ses moyens, a besoin de tous ses enfants pour traverser la crise multidimensionnelle actuelle, n'étant pas seulement économique et politique elle est avant tout morale. L'Algérie en ces moments difficiles a besoin de rassembler, non de diviser et personne n'a le monopole du nationalisme». La mobilisation de tous les Algériens est la condition fondamentale de la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures reposant sur des entreprises compétitives publiques, du secteur privé national et international en termes de coût et qualité car toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Le dialogue productif contradictoire doit primer, nul n'ayant le monopole de la vérité et du nationalisme. En bref, les polémiques étalées en plein jour dans la presse nationale et internationale, avec des accusations d'une extrême gravité entre le secrétaire général du FLN et la secrétaire du parti des travailleurs ternissent l'image de l'Algérie.
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Posté Le : 17/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Mebtoul
Source : www.lnr-dz.com