Algérie

Accusations de fraudes : «Des allégations», selon Zerhouni



«Je dis bien allégations», a répété le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en réponse aux nombreuses questions sur la fraude et les dépassements qui ont émaillé le scrutin de jeudi dernier.

Interrogé à plusieurs reprises sur la fraude et les dépassements qui ont émaillé le scrutin de jeudi, le ministre sera à court d'arguments. Il dira simplement «j'espère que les observateurs internationaux auront à répondre à ma place.» Il qualifiera même «d'allégations» les plaintes exprimées par les candidats à cet effet. Il leur fera savoir que «personne ne nous a apporté des faits précis et concrets. Il leur a donc été demandé de procéder aux recours réglementaires devant la commission administrative de surveillance des élections. Ils ont aussi toute latitude de présenter leurs plaintes devant le Conseil constitutionnel.» Le ministre répète «je dis bien des allégations parce que dans les bureaux de vote où ces dépassements ont été signalés, le nombre d'électeurs inscrits est réellement minime. La totalité des votes qui ont été détournés, c'est une quantité négligeable, c'est epsilon.» Il continue «au pire, si je concède qu'il y a eu dépassement, ça n'a pas eu d'influence sur les résultats.» Aux candidats qui se sont plaints par téléphone à son ministère, Zerhouni indiquera «on leur a demandé de le prouver, d'apporter un minimum d'indications, aucun n'a rappelé.» Et pour clore le sujet, il lance «je fais appel à votre objectivité et à vos constatations.» A une question sur les incohérences dans les listes électorales, il reconnaît juste qu'«effectivement, on nous a signalé 30 citoyens qui n'ont pas voté mais ils ne l'avaient pas fait depuis une dizaine d'années, ça a été pris en compte.» Mais, dira-t-il avec une pointe de fierté, «30 cas, ce n'est pas une fraude massive, si fraude y a eu ! Je pense qu'il y a eu défaillance dans une commune.»

Par contre, il a affirmé que «nous avons eu quelques cas de manipulation par ceux qui ont appelé au boycott, au niveau d'une dizaine de bureaux de vote, tentatives de saccage, menaces contre les électeurs, jets de cocktail Molotov notamment dans la wilaya de Bouira.» Mais selon lui, seuls deux bureaux où étaient inscrit 5.800 électeurs ont été fermés. «Ces tentatives incombent à des gens qui ont prôné le boycott, ils sont connus tout autant que leurs responsables», a-t-il affirmé. Il rappelle que «j'ai déjà dit qu'on n'empêchera pas les gens du boycott de s'exprimer. Des salles de meeting ont été équitablement et gratuitement réparties sur les candidats. On a eu deux situations ou trois, Mascara, Sidi Bel-Abbès, j'en suis pas sûr, et Tizi Ouzou où des gens sont venus demander des salles qui étaient déjà prises.»



«(...) la victoire d'une prise de conscience»



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