Accusant Israël de crimes

Hamas dénonce «la passivité» mondiale Près d’un mois après l’enlèvement d’un soldat israélien à la lisière de la bande de Gaza, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, se dit prête à résister «des semaines ou des mois» et dénonce la passivité «honteuse» de la communauté internationale. «Israël s’est rendu compte que l’action militaire dans Gaza ne lui permettra pas d’atteindre ses objectifs. Depuis le 25 juin, ils n’ont plus de nouvelles du soldat capturé et le nombre de roquettes lancées contre son territoire a triplé», a déclaré Abou Obeida, porte-parole du groupe. «Cette crise peut durer des semaines ou des mois, jusqu’à ce qu’Israël accepte de négocier avec la résistance palestinienne. Notre priorité est la libération de nos prisonniers, par la voie diplomatique ou par d’autres moyens», ajoute Abou Obeida, dont l’interview a été réalisée par téléphone pour «des raisons de sécurité» et avec un interprète. Le porte-parole s’est refusé à donner des nouvelles du captif israélien qui, selon les dernières nouvelles diffusées par le groupe, serait vivant et bien traité, alors que l’offensive à Gaza semble compliquer toute négociation. Honte à la communauté internationale «Ce que nous trouvons honteux, c’est l’attitude de la communauté internationale qui a remué ciel et terre pour dénoncer la capture d’un soldat mais qui ne fait rien pour éviter la mort de civils palestiniens. Toutes les vies humaines ne valent pas la même chose», a-t-il constaté. Depuis deux semaines, plus de 100 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza. Le leader des Brigades Ezzedine al-Qassam, Mohammed Deif, blessé le 12 juillet dans un bombardement israélien à Gaza dans lequel neuf membres de la même famille ont péri. «La présence de Mohammed Deif dans cet édifice ne justifie pas un tel massacre. Si Israël a des renseignements militaires capables de localiser notre leader, il devait savoir que dans la maison, il y avait des femmes et des enfants», accuse Abou Obeida. Ghaza reléguée au second plan «Israël se sert du soldat enlevé comme excuse pour intensifier ses crimes. Les bombardements de la centrale électrique et des ponts, la mort de civils innocents sont-ils censés accélérer sa libération?», se demande Abou Obeida. «Israël sait que le Hamas et le Hezbollah sont deux choses différentes mais est incapable d’assumer devant son opinion publique deux échecs militaires en quelques semaines et il préfère n’en présenter qu’un seul», estime-t-il. Abou Obeida a déploré que l’offensive au Liban relègue au second plan «la tragédie de Gaza». «Le Liban est dans une situation nouvelle et il est normal que l’attention du monde se concentre là-bas mais avec ou sans caméras de télévision, une bataille douloureuse continue à Gaza».