Algérie

Accumulation des retards et surévaluation



L'affaire des quatre nouveaux stades, en chantier actuellement, illustre bien la gabegie qui caractérise la gestion des deniers publics. Des projets qui devaient être réalisés en trois ans ont pris jusqu'à quatorze ans pour l'un d'entre eux avec, pour conséquence, des coûts parmi les plus élevés dans le monde.Les chantiers des nouveaux stades de Baraki, Douéra, Oran et Tizi Ouzou ont été lancés respectivement en 2004, 2009 et 2010 pour les deux derniers. Plusieurs années plus tard, ces infrastructures n'ont pas encore été livrées. Pourtant, chaque ministre qui est passé par l'immeuble du 1er Mai (siège du MJS) a fait de l'achèvement des travaux de ces stades sa priorité.
En vain. Se déplaçant, lundi dernier au stade de Baraki, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, a été «surpris» d'apprendre que sa livraison est, encore une fois, différée de quelques mois. Et bien évidemment, l'accumulation des retards engendre un accroissement des coûts déjà trop élevés par rapport à des projets aux capacités similaires réalisés à travers le monde.
Initialement prévu pour 37,760 milliards de dinars, et de réévaluation en réévaluation, le coût du nouveau stade de Tizi Ouzou a atteint les 50 milliards de dinars. En devise, sa valeur est donc passée de 300 millions de dollars (265 millions d'euros) à 400 millions de dollars environ (350 millions d'euros), soit une hausse de 100 millions de dollars.
En d'autres termes, le stade de Tizi Ouzou, qui est d'une capacité de 50 000 places, va coûter presque autant que le «Nid d'oiseau» de Pékin (423 millions de dollars), une ?uvre architecturale de grande envergure, inauguré à l'occasion des Jeux olympiques que la Chine a organisés en 2008 et qui est d'une capacité de? 80 000 places (91 000 durant ces JO), soit une capacité plus élevée de près de 34%.
On peut citer, pour les plus récents, quelques-uns des stades brésiliens construits à l'occasion de la Coupe du monde (2014), tels que l'Arena Corinthians, de Sao Paulo (61 000 places) qui a coûté entre 310 et 320 millions d'euros, l'Arena Amazonia de Manaus (44 000 places), avec ses 188 millions d'euros, ou encore l'Arena Fonte Nova de Salvador de Bahia (55 000 places) d'un coût de 217 millions d'euros.
Or, le fait que ce stade algérien coûte plus cher que d'autres, en Europe ou ailleurs, plus important en termes de capacité et avec un meilleur design et architecture, ne semble pas déranger outre mesure les responsables algériens. Tant que l'argent coule à flot, les «coquetteries» relatives à l'«éternelisation» et la surévaluation des projets importent peu?


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