Algérie

Accords d?Évian



Le rôle trouble de Bourguiba C?est malheureux à dire, mais ce sont des faits historiques avérés », a déploré Rédha Malek, qui, sans remettre en cause le soutien de la Tunisie pendant la révolution algérienne, a évoqué certaines attitudes peu glorieuses de l?ancien dirigeant du pays voisin, le défunt Bourguiba. Invité à l?université d?Oran pour une conférence inscrite dans le cadre de la commémoration du 19 mars, il est revenu sur les accords d?Evian, mais aussi sur l?intégralité du processus complexe des négociations et des premières tentatives avortées, entamées d?ailleurs peu avant l?accession du général de Gaulle au pouvoir en mai 1958. « Les accords d?Evian, menés avec brio et détermination, ont non seulement abouti comme le voulait la partie algérienne, mais ont finalement aussi respecté à la lettre l?appel du Premier novembre », devait résumer l?ancien porte-parole de la délégation d?Evian menée par Krim Belkacem avec Saâd Dahleb, M?hammed Yazid... face à Joxe, de Broglie... en mettant d?abord en avant l?intégrité du territoire. Le problème du Sahara a été débattu à part le 7 juillet 1961, date qui correspond à la reprise des pourparlers interrompus pour cause de mésentente, mais qui n?a rien donné encore une fois après une semaine de pourparlers. Selon Rédha Malek, le défunt Bourguiba a considéré que le Sahara était une mer intérieure et que les pays riverains ouvraient droit à une partie. Suite au référendum de janvier 1961 donnant au général la prérogative de mener les négociations, les premiers contacts établis en Suisse (Neuchâtel) entre Georges Pompidou et la délégation conduite par Me Boumendjel sont tenus sous le sceau du secret et la question du Sahara a été évoquée, avec déjà la ferme intention de la partie algérienne de ne pas céder sur ce terrain ni sur celui de « l?interlocuteur crédible », le FLN. Ignorant ce fait, les deux parties ayant respecté la clause du secret, le défunt Bourguiba est allé voir le général de Gaulle pour revendiquer un morceau du Sahara. Le dirigeant tunisien a évidemment essuyé un refus. Pis encore, raconte Rédha Malek, bien plus tard, lors d?une conférence de presse tenue en octobre 1961, de Gaulle (qui a reconnu implicitement l?intégrité du territoire algérien pour appeler à la reprise des négociations interrompues en juillet) a même divulgué la demande de Bourguiba. Ce dernier a dû quitter la réunion des non-alignés qui se tenait à Belgrade sous la présidence du maréchal Tito pour rentrer en Tunisie. Alors que le GPRA avait déjà sorti un communiqué pour dénoncer son attitude, Bourguiba, mécontent, a organisé des manifestations à Bizerte. Soutenu par le magazine Jeune Afrique de Benyahmed, une marche a été organisée vers la frontière saharienne, la borne 233. Il s?en est suivi le drame du bombardement de Bizerte où, selon le conférencier, 900 Tunisiens y ont laissé la vie. Couronnement de tout un processus, les accords d?Evian ont également concerné le million d?habitants d?origine européenne à qui on a accordé la possibilité d?acquérir la nationalité algérienne en la demandant à titre individuel, après une période de transition de trois ans durant laquelle cette communauté bénéficiait de tous les droits au même titre que les Algériens autochtones. « C?est pour cela, rappelle Rédha Malek, que la première Assemblée comportait 16 députés d?origine européenne, sans compter ceux des Assemblées locales. » Le fondateur de l?Alliance nationale républicaine (ANR), qui a eu à assumer les fonctions d?ambassadeur à Paris, a affirmé que Boumediene a profité de la disponibilité de de Gaulle à se débarrasser au plus vite du problème algérien en lançant les chantiers des nationalisations moyennant des indemnités parfois symboliques. Menée sous Ben Bella, la nationalisation des terres agricoles a coûté 30 milliards d?anciens francs au Trésor public (couverture de frais culturaux).


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