C’est après quatre heures de négociations que l’UGTA et la coordination du patronat, représentée par la CAP, le CNPA, la CGEA, la CIPA et SEVE, sont parvenues à un accord portant convention-cadre dans le secteur économique privé.
En effet, si le chapitre relatif à la codification des relations du travail a été vite adopté par les deux parties, le volet traitant de la question salariale a été au centre de rudes négociations entre les représentants des travailleurs et les patrons. L’annonce faite lors de la première rencontre par la centrale syndicale au sujet de l’acceptation de la coordination patronale d’une augmentation de 20% des salaires des travailleurs du secteur a été autrement commentée par les présidents des organisations patronales présents à cette rencontre.
Ainsi, il a fallu rediscuter de la question une seconde fois, soulignant que le principe de l’augmentation des salaires pour les travailleurs du secteur privé «est chose acquise pour les travailleurs de ce secteur». Les débats engagés sur cette question ont permis aux deux parties de se mettre d’accord «sur une augmentation des salaires variant entre 10 et 20%». L’accord contenu dans un communiqué commun bipartite signé entre l’UGTA et les organisations patronales indique à ce sujet, que «les deux parties ont adopté la convention collective cadre relative à la codification des relations de travail». En matière de salaires, ajoute la même source, «les deux parties ont convenu d’une augmentation du salaire de base des travailleurs du secteur privé économique se situant entre 10% et un maxima, en tenant compte des spécificités économiques et financières des différents secteurs d’activités. Cette augmentation sera rendue effective à l’issue des négociations de branches avec effet à compter du 1er octobre 2006". En d’autres termes, si le principe d’augmentation a été acquis, les négociations doivent se faire par branches, comme c’est le cas entre les SGP et les fédérations dans le secteur économique public. Cet accord a été qualifié par le secrétaire général de l’UGTA d’»ardu» et d’»intéressant», tout en remerciant les organisations patronales «qui ont répondu à une des plus importantes revendications de la centrale syndicale, à savoir la convention-cadre en ce qui concerne les relations de travail», estimant que «c’est la première fois que nous concrétisons un accord avec le secteur économique privé». Le premier responsable de l’UGTA a estimé par ailleurs «qu’il faut tenir compte de la situation de l’entreprise privée, sa croissance et ses charges», exhortant, par ailleurs, «les autres entreprises privées non affiliées à ces organisations patronales de suivre ce mouvement d’espoir à l’endroit de nos travailleurs». Côté patronal, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), M. Lahbib Yousfi, a fait savoir que «les deux parties ont axé sur les relations de travail avant d’aboutir à la possibilité d’augmenter les salaires en tenant compte des paramètres importants touchant la productivité, la compétitivité et la situation financière des entreprises privées». «Aujourd’hui, a-t-il ajouté, les entreprises ont cette obligation morale d’augmenter les salaires», soulignant que «l’objectif c’est d’augmenter le pouvoir d’achat pour essayer de booster les entreprises avec une compensation de diminuer les charges». Lui emboîtant le pas, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), M. Abdelaziz Mehenni, a estimé qu’»il faut sauver l’entreprise privée qui a besoin d’une mise à niveau et d’une solution algéro-algérienne», soulignant que «l’Etat doit réserver une enveloppe d’un milliard de dollars pour la mise à niveau des entreprises du secteur privé, compte tenu des dettes fiscales et des pénalités qui s’en suivent».
Il est à noter à ce propos que les accords conclus entre l’UGTA et les cinq organisations patronales seront signés de manière solennelle aujourd’hui dans la soirée à l’occasion de la tenue de la tripartite à la résidence El Mithak. Les deux parties procéderont lors de la même soirée à la signature du document portant pacte économique et social. Un pacte à travers lequel les deux parties s’engageront à respecter les clauses conclues pour une durée de quatre années. A signaler qu’une rencontre avait réuni mercredi dernier, au niveau de la mutuelle des travaux publics de Zéralda, les membres du secrétariat national de l’UGTA avec les secrétaires généraux des fédérations et des unions de wilayas. A l’ordre du jour de cette réunion, «l’examen de l’avant-projet de pacte national économique et social ainsi que l’évaluation des conventions collectives avec les SGP et le patronat».
Posté Le : 30/09/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Fayçal L.
Source : www.quotidien-oran.com