Algérie

Accord Sonatrach/Gas Natural : Des «avantages financiers» pour la partie algérienne



En marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale, consacrée aux questions orales, le ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi est revenu, jeudi à Alger, sur l'accord, signé le 17 juin dernier, entre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et la firme espagnole Gas Natural.

Un accord qualifié de positif par le ministre puisque comportant «des avantages financiers» pour la partie algérienne. Parmi ces avantages, M. Yousfi citera l'entrée de Sonatrach dans le capital de Gas Natural et la cession «d'une partie des actifs de Sonatrach dans Medgaz» à la compagnie gazière ibérique.

La compagnie nationale d'hydrocarbures avait rappelons-le annoncé à travers un communiqué rendu public, un accord de souscription d'actions de Gas Natural SDG SA, en vertu de quoi Sonatrach sera actionnaire à hauteur de 3,8504%, estimés à 514,7 millions d'euros, dans la société espagnole. En revanche, «ce taux de participation minoritaire ne lui ouvre pas le droit à un siège au conseil d'administration de Gas Natural», toujours selon le communiqué. Le ministre de l'Energie et des Mines s'est, par ailleurs, montré satisfait de voir les différends entre les deux groupes, sur les prix du gaz algérien exporté vers l'Espagne, dont il reste le premier fournisseur mondial devant le Nigeria et le Qatar, prendre fin. Pour rappel, la Cour d'arbitrage de Paris avait statué en faveur de Sonatrach dans le conflit sur le prix du gaz qui l'opposait à l'entreprise espagnole Gas Natural qui devait payer jusqu'à 1,9 milliard d'euros, au titre de paiement rétroactif du différentiel de prix. La cour d'arbitrage avait donné en effet, le droit au groupe public algérien Sonatrach, d'augmenter le prix du gaz livré à Gas Natural depuis 2007. Commentant la politique international de Sonatrach, le ministre a déclaré qu'elle se doit «d'être toujours offensive», tout en affirmant qu'elle n'est ni en concurrence, ni en conflit avec le Qatar ou la Russie, concernant les prix du gaz sur le marché international. Quant au dossier d'Anadarko, M. Yousfi s'est voulu sibyllin en déclarant que «la partie algérienne était toujours en discussion sur le dossier de la compagnie pétrolière américaine Anadarko». Le litige qui oppose Anadarko à Sonatrach à propos du paiement de la taxe sur les «profits exceptionnels» devrait être au cÅ“ur d'une séance d'arbitrage internationale qui se tiendra dans les prochains jours à Paris.

Anadarko semble plutôt assuré que la décision se fera en sa faveur et envisagerait même, selon des télégrammes Wikileaks consultés par le Financial Times, de saisir des biens de Sonatrach à l'étranger dans le cas où les Algériens refuseraient de payer. Anadarko, présent en Algérie depuis 1989, pense encaisser quelque 3 milliards de dollars si elle obtenait gain de cause. La compagnie américaine qui se trouve être le plus important des producteurs étrangers de pétrole en Algérie, considère que l'impôt sur les profits exceptionnels, introduit par un amendement de la loi sur les hydrocarbures en 2006, devrait être payé par Sonatrach. Cette taxe prévoit d'imposer entre 5 et 50% sur la valeur de la production quotidienne moyenne pendant chaque mois durant lequel le prix du baril de brut dépasse les 30 dollars.

Yousfi rassure sur les délestages

A propos de la participation de l'Algérie au projet d'énergie solaire «Desertec», le ministre a réitéré ses déclarations du 19 mai dernier, lors de sa rencontre, à Alger, avec le PDG de Desertec Industrial Initiative, Paul Van Son, insistant sur l'exigence de l'Algérie à sa «participation à l'investissement dans les équipements d'énergie solaire en Algérie que ce soit pour le marché national ou pour l'exportation». Lors de cette visite, Youcef Yousfi avait souligné la disponibilité d'Alger à fonder, avec les initiateurs du projet, un partenariat à long terme intégrant impérativement la fabrication des équipements industriels en Algérie, la réalisation de futures centrales solaires, la formation et la recherche et développement avec les centres de recherches et laboratoires algériens. L'autre exigence de la partie algérienne est l'accès aux marchés extérieurs pour l'exportation de l'électricité. Sur ce dernier point, le ministre précisera que «l'Europe a une loi qui ne lui permet pas jusqu'à l'heure d'ouvrir son marché», en soutenant que cet aspect du contrat devra être une condition sine qua non de l'adhésion de l'Algérie dans le projet «Desertec». Après une polémique qui aura duré plusieurs mois sur l'adhésion ou non de l'Algérie au projet, la visite de Abdelaziz Bouteflika, en Allemagne a donné lieu à des contacts entre les promoteurs de «Desertec» et des responsables algériens qui faisaient partie de la délégation officielle, notamment le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi.

Concernant la hantise des délestages qui reviennent chaque été, les déclarations du ministre de l'Energie et des Mines ont été dans la continuité de celle du PDG de Sonelgaz qui avait affirmé, la semaine dernière, que pour cet été 2011, il n'y aura pas de délestages, ni de gros problèmes pour l'alimentation en électricité.

La capacité de production nationale est suffisante pour couvrir la demande, mais les moyens sont trompeurs. Les régions du sud du pays « pourraient souffrir », mais en fonction des conditions climatiques, avait-t-il précisé. Le ministre de tutelle a affirmé, pour sa part, que «Sonelgaz entreprend des investissements pour assurer un équilibre entre l'offre et la demande». Il a également tenu à rappeler que la législation régissant les mines interdisait l'exploitation de carrières et de sablières dans les régions humides classées et celles se situant tout au long du littoral.




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