Algérie

Accord et désaccords



Le doute s'installe à l'approche de la date de renouvellement de l'accord céréalier. Sera-t-il prolongé au-delà du 17 juillet ' La Russie semble sûre qu'il n'y aura plus de renouvellement à l'expiration dudit accord, qui arrive à terme le 17 juillet prochain. Tellement sûre de sa position qu'elle soutient que l'accord céréalier n'existe pas en réalité. Il n'y a donc, selon la logique de Moscou, rien à renouveler. Pour la Russie, seules les clauses de cet accord concernant l'Ukraine sont appliquées, alors que le volet russe de cet accord n'est respecté dans aucune de ses clauses. Et les affirmations des représentants du secrétariat de l'ONU et du secrétaire général lui-même à propos d'efforts déployés pour faire respecter les conditions russes de cet accord, à savoir le déblocage des livraisons de produits agricoles et engrais russes, immobilisés par les sanctions occidentales, n'ont rien donné de concret, selon le ministre russe des Affaires étrangères. Ce dernier a déclaré, lundi, lors d'une conférence de presse à l'issue du 6e dialogue Russie-Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG), qu'en fin de compte, «ces énormes efforts n'ont porté aucun fruit du tout.Ceci étant, je ne sais pas comment on peut améliorer ce qui n'existe pas», a-t-il dit. La Russie semble déterminée à faire respecter les clauses la concernant, entre autres, reconnecter la banque agricole russe Rosselkhozbank au réseau Swift, reprendre les exportations d'appareils agricoles et le transit via la conduite d'ammoniac Togliatti-Odessa, ou l'accord tombera à l'eau.
Les reproches russes ne se limitent pas seulement au non-respect de toutes les dispositions de l'accord, mais touchent également à l'aspect résultat, qui profite plus aux Ukrainiens et aux pays riches qu'aux pays pauvres et dans le besoin de s'approvisionner en céréales à partir de cette région. Selon les données de l'ONU, seul un quart des exportations alimentaires de l'Ukraine est destiné aux pays les plus pauvres du monde, le reste (47 %) va aux «pays à revenu élevé», dont l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas, aux «pays à revenu moyen supérieur» tels que la Turquie et la Chine (26 %) et aux «pays à revenu faible ou moyen inférieur» comme l'Egypte, le Kenya et le Soudan (27 %).
Mais, une chose est sûre, le déblocage des exportations a permis de faire chuter les prix des denrées alimentaires sur le marché mondial. Le non-renouvellement de l'accord en question va encore faire augmenter les prix des céréales, mais le président Poutine a assuré que les pays pauvres et en voie de développement seront approvisionnés en céréales russes. Laissant entendre que ce sont les pays à revenu élevé qui vont faire les frais de l'abandon de cet accord signé le 22 juillet 2022 avec le soutien des Nations unies et de la Turquie. Cette volonté apparente de laisser tomber l'initiative n'est pas nouvelle, car la Russie a toujours fait planer la possibilité du non-renouvellement de l'accord céréalier, avant de revenir à de meilleurs sentiments à la dernière minute. Qu'en sera-t-il cette fois-ci '


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