Le forcing diplomatique mené depuis dimanche dernier, par les pays arabes
pour faire plier le régime syrien et ouvrir la voie à une résolution négociée
de la crise dans ce pays, miné par des manifestations anti-régime depuis mars
dernier et réprimées dans le sang a finalement apporté ses fruits. Ainsi, mardi,
la télévision d'Etat syrienne a annoncé que la Syrie et la ligue arabe sont arrivés à un accord,
accord qui deoit être annoncé aujourd'hui à la
réunion du Caire. Auparavant le ministre algérien des Affaires étrangères
Mourad Medelci avait estimé qu'il s'était dégagé un
«terrain d'entente» avec les Syriens à Doha, lors de la réunion du comité de
suivi de l'initiative arabe de paix. «On a eu une bonne réunion à Doha et nous
avons trouvé un terrain d'entente avec nos amis syriens, et j'espère que ce
terrain d'entente se confirmera au Caire», a souligné le ministre.
La réunion de Doha dimanche a porté sur la réponse, toujours attendue, mardi
de Damas au plan arabe prévoyant un «arrêt immédiat» de la violence et le»
retrait des chars» afin «d'adresser un message rassurant à la rue syrienne», selon
le chef de la Ligue
arabe, Nabil al-Arabi. Le plan arabe stipule
également «l'amorce au Caire d'un dialogue national entre toutes les
composantes de l'opposition et le régime», selon la même source. Toute la
communauté arabe est ainsi dans l'attente d'une réponse au plan de paix arabe, à
la veille de la réunion extraordinaire du conseil de la Ligue arabe au Caire.
M. Medelci devait se rendre hier mardi au Caire
pour participer à une réunion ministérielle extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe mercredi, sur la Syrie. En Syrie, des
milliers de Syriens se sont rassemblés mardi à Deir Ezzor, dans l'est du pays, pour exprimer leur soutien au
régime du président Bachar al-Assad,
secoué par un mouvement de révolte sans précédent, au moment où des dizaines de
personnes étaient arrêtées, à travers le pays. La télévision syrienne a montré
des images de milliers de Syriens agitant des drapeaux et des photos du
président Assad, et scandant «Dieu, la Syrie, Bachar
et c'est tout». Parallèlement, les forces de sécurité on tiré à balles réelles
sur une manifestation anti-régime à Deir Ezzor, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dans la province de Homs, les forces de sécurité ont tiré en l'air pour
disperser une manifestation estudiantine à Houla, malgré
un déploiement militaire massif dans cette région du centre du pays, alors qu'à
Deraa, les forces de sécurité ont procédé à une
campagne de perquisitions arrêtant des dizaines de personnes dans les villes et
villages de cette région du sud du pays, berceau de la contestation, ajoute
l'ONG. Dans le nord-ouest de la
Syrie, 60 écoliers qui manifestaient dans la cour de leur
école à Kafarnoubol, dans le gouvernorat d'Idleb, ont été arrêtés par les forces militaires et de
sécurité. Par ailleurs, les responsables syriens menaient mardi des
consultations sur le plan du règlement proposé par la Ligue arabe, avant la
réunion extraordinaire, aujourd'hui, mercredi de la Ligue, a indiqué le
quotidien «Al-Watan». Selon un diplomate au Caire, la Syrie devait répondre hier
mardi, au plan arabe, alors que la ligue attendait ses réponses pour lundi, et
reportées à mardi, le chef de la diplomatie syrienne Mouellem
ayant demandé un «temps de réflexion» et des amendements au plan arabe de paix.
«Il y a eu accord sur des changements mineurs mais la délégation arabe a
demandé une réponse définitive mardi concernant sa proposition», a déclaré un
responsable de la Ligue
arabe, sous le couvert de l'anonymat.
Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem
avait réclamé la veille des modifications à cette proposition qui appelle le
président Bachar al-Assad à
arrêter les violences à l'encontre des manifestants et à ouvrir des discussions
avec l'opposition, a-t-il précisé.
Selon lui, la Syrie
informera le Qatar, à la tête de la délégation de la Ligue arabe qui a rencontré
M. Mouallem dimanche à Doha, de sa réponse. «Nous
considérons positivement la dernière proposition, élaborée au Qatar», lors de
la réunion de dimanche. D'autre part, la Russie, principal allié de la Syrie, s'est opposée à toute
intervention militaire en Syrie, à l'instar de l'opération de l'Alliance
atlantique en Libye, a souligné le ministre des Affaires étrangères Sergueï
Lavrov. «Nous avons beaucoup de questions (...) après la résolution du Conseil
de sécurité de l'ONU sur la
Libye (…) et le drame qui s'en est suivi », a dit M. Lavrov, lors
d'une conférence de presse conjointe à Abou Dhabi
avec son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyane. Il a assuré que
son pays «ne permettra pas à une chose pareille de se reproduire en Syrie». Cheikh
Zayed a de son côté assuré que les pays arabes ne
veulent pas «d'une internationalisation» de la crise syrienne, et qu'une
solution arabe doit être dégagée.
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Posté Le : 02/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com