Algérie

Accord de libre-échange Maroc - États-Unis



Rude concurrence pour les opérateurs marocains A moins d?une semaine de l?entrée en vigueur de l?accord de libre-échange signé par le Maroc avec les États-Unis d?Amérique, des experts marocains sont montés au créneau pour signifier toute leur inquiétude quant aux avantages incertains d?un tel accord pour l?économie de leur pays. Selon l?APS qui cite l?économiste et militant du Parti socialiste unifié (PSU) Najib Akesbi, « l?économie marocaine n?est pas en mesure de faire face ni à cet accord ni à toute autre perspective de libéralisation ». De l?avis de cet expert, poursuit la même source, « la raison tient au fait que la politique de mise à niveau de l?économie marocaine n?a rien donné. Le gouvernement n?a pas réussi à engager des réformes nécessaires à même de nous permettre de résister à la forte compétitivité des économies auxquelles notre marché s?ouvre actuellement », précise-t-il, en ajoutant : « L?accord de libre-échange est d?abord politique et le prix à payer sera économique. » Il y a lieu de noter que cet accord, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2006, a été largement contesté par bon nombre d?ONG durant la phase même des négociations en 2004. Des ONG qui avaient signifié alors que l?accord de libre-échange allait signer l?arrêt de mort de l?industrie textile marocaine et hypothéquer les principales filières agricoles du pays. Un constat que partagent des opérateurs économiquesmarocains qui craignent les effets « désastreux » de la forte compétitivité des produits américains, tout en se posant des questions quant aux réformes à entreprendre pour permettre aux exportateurs de tirer profit de ses dispositions. Conclu en mars 2004 et signé en juin de la même année, après 13 mois de négociations, l?accord de libre-échange avec les Etats-Unis d?Amérique ouvre la voie aux produits américains sur le marché marocain, et ce, en levant pratiquement toutes les barrières douanières, hormis certaines restrictions, notamment dans le domaine de la production des génériques et des textiles. Des experts du Centre marocain de conjoncture (CMC), qui ont réalisé une étude sur cet accord, considèrent que « si pour les importateurs la solution idoine reste l?accélération de la mise à niveau, pour les exportateurs, par contre, le démantèlement tarifaire ne résoudra pas le problème d?accès au marché américain ». Cette étude du CMC note que les opérateurs marocains sont mal préparés pour affronter le « féroce » marché américain. « Pour avoir trop cherché à ouvrir son économie, à la libéraliser à travers des accords de libre-échange tous azimuts, le Maroc est aujourd?hui acculé à trouver des solutions urgentes pour maintenir son niveau de croissance à au moins 4% du PIB dans les années prochaines, sans rogner sur les acquis sociaux », estiment les experts du CMC. L?économie marocaine, dont les principaux indicateurs et agrégats économiques ont bouclé l?année 2004 en baisse, connaît une crise structurelle marquée de déficits successifs et un net ralentissement de sa croissance depuis trois années, aggravant de fait une situation sociale des plus précaires marquée par des taux de pauvreté et de chômage alarmants. La hausse de la facture pétrolière est la raison invoquée pour expliquer ce déficit. Alors que sur le front social, ce sont quelque 2,5 millions d?habitants qui vivent dans des conditions sociales et alimentaires précaires et près de 13,7% de la population globale du Maroc qui subissent les affres du chômage, selon des rapports d?organismes marocains et d?ONG.


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