Algérie

Accord de dernière minute ARCELORMITTAL (ANNABA)



Accord de dernière minute ARCELORMITTAL (ANNABA)
Une course contre la montre a été engagée pour éviter le débrayageDécidément, le citron a été pressé des deux côtés, contraignant les deux partenaires à faire des concessions pour leurs intérêts mutuels.
Finalement, la grève qui devait être enclenchée, hier, au complexe sidérurgique d'El Hadjar, n'a pas eu lieu. Une course contre la montre a été engagée par le partenaire étranger qui n'était pas, selon la récente évolution des événements en position de force pour faire la sourde oreille quant au débrayage décidé par les travailleurs de l'usine. Ainsi, lors de la dernière réunion tenue mardi dernier regroupant des représentants de la direction générale d'ArcelorMittal et le bureau syndicale de la même entreprise, il a été retenu la signature d'un accord salarial et d'un pacte de stabilité sociale pour l'investissement.
Résultant du dialogue continu et du sens des responsabilités des deux parties des solutions pérennes épargnant ainsi une crise certaine, tant pour les deux partenaires, que pour l'entité étrangère déjà secouée, d'une part, par les retombées de la crise économique mondiale, et d'autre part, par la détérioration de ses équipements. C'est dire que le géant de l'acier par l'intermédiaire de son représentant français, s'est résigné à accepter avec une révision partielle de la plate-forme des revendications socioprofessionnelles et le plan du pacte de stabilité sociale proposé lors de la dernière réunion par le syndicat d'entreprise.
Une révision qui, notons-le, place à mi-chemin les deux parties. Au terme de l'accord salarial, il a été convenu d'un accord commun d'une augmentation sans conditions de 16% sur le salaire de base que la direction générale de l'entreprise sidérurgique s'engage à assurer le versement des tranches selon les clauses de l'accord. 10% de l'augmentation du salaire de base seront versés avec effet rétroactif à partir du premier août 2013. Deux autres augmentations de 3% chacune seront versées à partir du 1er août 2014 pour la première, et le 1er août 2015 pour la seconde.
Les deux dernières augmentations, seront comptabilisées sur le nouveau salaire de base stipule la clause relative à l'augmentation. Par ailleurs, pendant que le bureau syndical de l'entreprise a fait une concession sur les 550 DA, montant de la prime de panier, la direction générale a, pour sa part, accepté de réviser cette prime et la hausser à auteur de 350 DA, au lieu de 250 DA. Quant aux autres points composant la plate-forme de revendications, objet de négociations entre les deux partenaires depuis le mois de juin de l'année en cours, les deux parties ont convenu d'un commun accord de les soumettre à l'étude selon les concepts du dialogue social. Une étude conditionnée par la stabilité financière et économique de l'entreprise. Aux termes de ce dernier accord, rendu public, hier, la grève a été suspendue pendant que les premiers acquis ne représentent pas la fin du parcours. «Ce n'est qu'un autre début, car nous gardons toujours la porte du dialogue ouverte pour notre partenaire à l'effet de discuter des autres points portés sur la plate-forme de revendications...», nous déclare-t-on de l'intérieur du bureau syndical. Par ailleurs, et selon des observateurs, «ce n'est là qu'un subterfuge utilisé par le Franco-Indien qui applique les directives de sa hiérarchie. Cette dernière use de tous les moyens pour gagner du temps et cumuler plus de bénéfice», devaient expliquer nos observateurs. Aouda. Y. entre autres, questionné sur l'engagement de la direction générale d'ArcelorMittal qui conditionne la prise en charge des autres points de la plate-forme de revendications par la situation financière du complexe il répondit: «C'est du bouillon pour les morts, les responsables au Luxembourg ont un plan bien précis, c'est pourquoi ils ont instruit leurs dirigeants à Annaba de lâcher un peu du lest en accordant 16% d'augmentation», a précisé l'économiste, sinon comment expliquer ce semi- aboutissement de dernière minute entre les deux partenaires, significatif de la position du partenaire étranger.
«D'ici 2014 et 2015, on verra si réellement des augmentations, objet d'accord entre les deux parties, seront bel et bien versées et que le pacte de sécurité sociale pour l'investissement sera aussi concrétisé», a ajouté M.Aouda Y. en confiant que dans quelques mois, les travailleurs vont revenir à la charge pour les mêmes raisons.
Pour l'heure, on ne sait si la masse salariale doit fêter la victoire d'une bataille, d'une guerre qui s'annonce plus dure ou se donner un temps de pause pour connaître les dessous d'une concession intrigante qui à peine quelques heures avant l'amorce d'une grève générale illimitée, le partenaire étranger revient sur sa position et accepte des revendications et un pacte social qu'il refusait dans le fond et dans la forme.


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