La déclaration du ministre du Commerce, à propos de la demande algérienne
adressée à l'Union européenne, de reporter à 2020 le démantèlement tarifaire
prévu par leur accord d'association sonne comme un démenti aux informations
pourtant rapportées par l'APS. Rapportant une source
proche du dossier au niveau du ministère des Affaires étrangères, l'Agence
avait annoncé qu'Alger et Bruxelles sont parvenus à un accord portant sur le
report, à 2020, du processus de démantèlement tarifaire. «Le report du
démantèlement tarifaire demandé par la partie algérienne est acquis. Il reste
seulement à finaliser le volet industriel les 15 et 16 juin à Bruxelles», avait
indiqué à l'APS une source proche du dossier au MAE. «On aurait souhaité
parvenir à un accord avant la tenue du Conseil d'association (Ndlr : hier et aujourd'hui), ce n'était pas possible mais
les négociations se poursuivront», dira Mustapha Benbada
à propos de la demande algérienne. Il ajoutera que l'Algérie a demandé la tenue
d'un nouveau round avant la fin de ce mois «et nous attendons la réponse». Les
négociations engagées par l'Algérie avec l'UE sur la révision du calendrier de
démantèlement tarifaire visent à accorder aux entreprises algériennes un délai
pour améliorer leur compétitivité, avait souligné le ministre des Finances
Karim Djoudi. Ce refus européen survient après des
propositions écrites soumises par l'Algérie mais jugées «insuffisantes». «L'Algérie
a demandé au partenaire européen de lui présenter une offre écrite que nous
espérons obtenir bientôt », a encore précisé le ministre du Commerce.
Fin 2010, l'Algérie avait demandé de décaler de trois ans le calendrier
de démantèlement tarifaire des produits importés de l'UE pour permettre aux
entreprises algériennes de se préparer à la concurrence qui sera imposée avec
la création de la zone de libre-échange algéro-européenne.
L'accord d'association, entré en vigueur en 2005, prévoit à cet effet le
démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en
Algérie, dont l'une sera complètement finalisée en 2012, et qui porte sur 1.095
sous positions pour lesquelles les réductions seront étalées sur cinq années
avec une première baisse s'élevant à 20 % (taux droits de douanes de base
ramenés à 80 %), et l'autre en 2017, année de l'entrée en vigueur de cette zone
de libre-échange. Mais le même document accorde, en parallèle, aux deux parties
la possibilité de geler de trois années l'application de ce démantèlement si
les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une seule
partie. Deux ans après l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre
l'Algérie et l'UE, la direction générale des Douanes avait, rappelons-le, entamé le démantèlement tarifaire de l'ensemble des produits
industriels. La direction générale des Douanes avait annoncé le démantèlement
du reste des lignes tarifaires relatives aux produits industriels figurant au
tarif douanier conformément aux dispositions de l'accord d'association avec
l'Union européenne.
Outre les marchandises relevant de l'annexe 2 qui ont été immédiatement
exonérées en septembre 2005, l'accord prévoit, en effet, que les droits de
douanes et les taxes d'effet équivalents sur les autres produits industriels (chapitres
25 à 97) seront éliminés progressivement deux années après l'entrée en vigueur
et selon les schémas portés par l'article 9 de l'accord d'association. Le
démantèlement tarifaire ne plaît pas aux patrons algériens, inquiets de voir
les marchandises européennes envahir davantage le marché national. L'Association
des exportateurs algériens (Anexal) avait affirmé, par
la voix de son président, Benslim Zouhir,
que «le démantèlement tarifaire va profiter à l'Europe» alors que les
exportations hors hydrocarbures restent insignifiantes. Le 4e round des
négociations entre l'Algérie et l'UE sur la révision du calendrier du
démantèlement tarifaire a eu lieu il y a deux semaines à Alger.
Un 5e round s'est tenu le 15 juin à Bruxelles. La 6ème session du Conseil
d'association entre l'Algérie et l'UE, hier et aujourd'hui, au Luxembourg sous
la présidence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci
et son homologue hongrois Janos Martonyi,
dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, aura à enregistrer la mise
en place du sous-comité «Dialogue politique, sécurité et droits de l'homme» en
tant que cadre structurel de concertation, qui vient ainsi compléter
l'architecture institutionnelle du suivi de la mise en Å“uvre de l'accord
d'association.
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Posté Le : 20/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com