Algérie

Accord commercial avec la Turquie



Tergiversations algériennes L?Algérie et la Turquie ne sont pas près de signer un accord de libre-échange si l?on tient compte des déclarations du ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l?Artisanat, Mustapha Benbada, en marge de la rencontre des hommes d?affaires algéro-turcs qui s?est tenue hier à l?hôtel Hilton. « Beaucoup de pays sollicitent la création de zones de libre-échange avec l?Algérie du fait des opportunités qu?offre le marché algérien. Notre démarche est plus pragmatique et plus globale dans la mesure où nous voulons négocier des contrats d?échanges multisectoriels », a-t-il indiqué à ce propos. Pour lui, il n?est pas encore opportun de parler d?un accord de libre-échange. « C?est pour ça que nous avons proposé à la Turquie un pacte d?amitié et de coopération » qui, semble-t-il, est mieux adapté à la vision algérienne. M. Benbada ne ferme pas totalement la porte. D?après lui, il est possible d?envisager la création d?une zone de libre-échange dans le cadre du pacte d?amitié et de coopération. Les propos du représentant algérien laissent à penser que les Algériens restent très prudents. Ainsi, pour lui, il n?est pas question de « segmenter les relations » avec la Turquie. « Il y a des enjeux économiques très importants. Nous ne souhaitons pas céder nos parts de marché gratuitement. Nous avons des intérêts à défendre », a-t-il expliqué. Le pacte d?amitié et de coopération est en phase d?élaboration conjointe par les deux parties et englobe tous les domaines, mais une place particulière sera réservée à l?économie, a-t-il précisé. En parallèle, des conventions sur les échanges commerciaux et pour la protection des investissements des deux pays seront signées. Les Algériens ne sont donc pas pressés pour donner suite à la demande de la Turquie pour la signature d?un accord de libre-échange. L?Algérie va intégrer l?espace de libre-échange européen et la Turquie a déjà signé une convention commerciale avec l?Europe, ce qui permettra, selon le ministre, de fructifier davantage le partenariat entre l?Algérie et la Turquie. En somme, des négociations pour la signature d?un accord de libre-échange ne sont pas à l?ordre du jour. Les tergiversations algériennes risquent de déconcerter les Turcs qui souhaiteraient, selon Derouiche Jazaïri Tallal, assistant du conseiller commercial à l?ambassade de Turquie à Alger, que « l?Algérie signe avec nous (Turquie) cet accord de libre-échange en même temps que la ratification de l?accord d?association avec l?Union européenne ». Et d?enchaîner : « On attend une réponse du côté algérien, mais on n?a rien reçu jusqu?à aujourd?hui. » Pour ce qui est de l?arrivée de la délégation composée de 70 hommes d?affaires, membres de la confédération de Marmara, M. Benbada a indiqué que cette visite revêt un caractère particulier puisqu?elle intervient juste après la visite d?Etat effectuée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Turquie. Cette délégation a d?ailleurs répondu à une invitation du chef de l?Etat. Selon Derouiche Jazaïri Tallal, 50% des hommes d?affaires turcs opèrent dans le secteur du textile. Les autres représentent les secteurs de la pièce de rechange, de la construction navale, de l?agroalimentaire, des matériaux de construction et du bâtiment. Des représentants d?une compagnie aérienne sont également du voyage. Environ 150 entreprises turques sont installées en Algérie. Les investissements turcs en Algérie sont de l?ordre de 500 millions de dollars, selon Derouiche Jazaïri Tallal. De nouveaux projets sont en cours de réalisation tels que la construction d?une usine de détergents par le groupe Hayat Kimia, à Blida, et d?un chantier naval. Plusieurs opérateurs sont intéressés par le secteur du tourisme.


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