La résolution rendue jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU, par laquelle il autorise une intervention militaire au Mali, semble avoir adouci absolument les mœurs guerrières d'Ansar Dine et du MNLA. Terguis, l'un comme l'autre, les deux mouvements ont scellé vendredi à Alger, sous les feux de la rampe, un accord d'entraide. Une commune attitude de rejet de l'intervention armée étrangère.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)- Le déferlement, depuis plusieurs semaines, de délégations d'Ansar Dine et du MNLA dans la capitale algérienne n'aura finalement pas été infructueux. Les deux mouvements, qui avaient déjà tenté sans succès un rapprochement, ont dû s'efforcer mutuellement à des concessions pour parvenir à cet accord de partenariat qui se veut être un engagement pour la solution politique à la crise malienne. Un accord certes parrainé par Alger mais qui semble découler d'une urgence après que le Conseil de sécurité de l'ONU eut acquiescé à la demande africaine d'intervention militaire. Le MNLA et Ansar Dine, aux obédiences diamétralement opposées, se retrouvent sur le même front de riposte aux va-t-en-guerre et se proposent de faire eux-mêmes le ménage dans le nord du pays, c'est-à-dire déloger les groupes terroristes qui ont établi leurs bases et qui y sévissent. La précision de l'intervention armée, alors que le dialogue que les autorités de transition maliennes se sont engagées à organiser tarde à intervenir, a certainement été pour beaucoup dans la disponibilité à coopérer des deux mouvements. D'ailleurs, ils le disent clairement. «Je dirais que cet accord est une opportunité pour le gouvernement malien. Il constitue une voie pacifique pour résoudre définitivement la crise. Il est plus facile de régler un problème avec le dialogue qu'avec une intervention militaire. Dans le cas où cette dernière est exécutée, elle fera plus mal au Mali qu'à l'Azawad», a expliqué Mohamed Akhanit, chef de la délégation d'Ansar Dine, qui a signé l'accord d'Alger. L'accord se veut aussi d'inciter Bamako à organiser au plus vite la conférence nationale du dialogue, reportée à une date non encore déterminée après la toute récente déposition par les militaires du Premier ministre malien. Un retard qui risque de jouer en faveur de l'intervention militaire pouvant être déclenchée à tout moment désormais. Le partenariat conclu à Alger par Ansar Dine et la MNLA n'aura d'implication véritable sur le processus de résolution de la crise malienne que si Bamako accélère l'organisation du dialogue et de la négociation entre les différentes parties maliennes qui rejettent le terrorisme. Or, il semble que Bamako tend plus l'oreille aux capitales occidentales qu'aux capitales voisines. La France, foncièrement portée sur la solution par la voie des armes, met à présent les deux fers au feu : souscrire au dialogue comme option préalable devant l'action militaire tout en restant sur sa conviction de ce que l'intervention militaire est inéluctable. Le rapprochement du MNLA d'Ansar Dine en est l'expression la plus parlante.
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Posté Le : 23/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S A I
Source : www.lesoirdalgerie.com