Au Maghreb, Nicolas Sarkozy s'est déjà acquis l'adhésion, sansréserve, du Maroc et de la Tunisie à son projet d'Union pour la Méditerranée. Manqueau président français celle de l'Algérie, dont les autorités ont, certes, expriméleur intérêt pour l'initiative française mais déclaré, aussi, attendre d'enconnaître son contenu exact pour se prononcer. L'Elysée à décodé l'attitudealgérienne comme exprimant une tiédeur pouvant masquer l'éventuel refus d'Algerd'avaliser le projet français. Pour s'en assurer, Sarkozy a dépêché à Alger, enmoins d'une semaine, deux ministres importants du gouvernement français. Considéréscomme disposant d'un capital sympathie auprès des Algériens, Michèle Alliot Marie et Bernard Kouchner ontété chargés de tenter de lever les éventuelles réticences que nourrirait leprésident Bouteflika à l'égard du projet sarkozien. Kouchner arrive demain à Alger avec, aussi, l'objectifde faire confirmer, par le président algérien, sa présence au sommet de Parisdu 13 juillet prévu pour donner le départ à la création de l'Union pour la Méditerranée. Lamission d'Alger du ministre français des Affaires étrangères n'est pas aussiaisée qu'elle en a l'air. Cela, pour la raison qu'à Alger l'on croit, à tort ouà raison, que bien qu'officiellement la France déclare considérer l'Algérie comme «unacteur majeur» dans la construction envisagée, elle fait tout, en réalité, pourminorer la place et le rôle de celle-ci en son sein. Michèle Alliot Marie a qualifié de rumeurs sans fondement lesbruits qui accréditent une telle perception de la position française à l'égardde l'Algérie.Il n'en demeure pas moins que les autorités algériennes ontd'autres raisons de ne pas verser dans l'enthousiasme pour ce projet d'Unionpour la Méditerranée. D'abordparce qu'il semble bien que le président français ait conçu son projet autourde préoccupations et d'objectifs propres aux Etats européens auxquels ceux de la Rive sud seront conviés às'associer, en priorité, avant ceux dont ils sont demandeurs. Sarkozy n'a, eneffet, mis en avant jusqu'à maintenant que les problèmes de sécurité qui, deson point de vue, justifient son projet d'Union pour la Méditerranée. Mêmele partenariat économique, qu'il a évoqué lors de sa visite d'Etat en Tunisie, commeentrant dans le projet, ne va pas dans le sens que l'entendent les pays du Sud.Dans ce domaine, le président français assigne, à l'union projetée, le rôled'être une protection contre la montée en puissance des pays asiatiques. Iln'est pas évident que les nations du Sud de la Méditerranéepartagent la même crainte que celle des Européens à l'égard de la Chine et des autres paysémergents.L'Algérie, en tout cas, est légitimement en droit des'assurer qu'il sera tenu compte de ses intérêts tant politique qu'économiquedans cette union et, surtout, à ne pas être confinée au rôle de supplétif del'Europe.
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Posté Le : 11/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com