Entre le droit de grève qui est un droit constitutionnel et les excès ' ou ce qui pourrait être considéré comme tels de l'exercice de ce droit pour des raisons liées à l'inexistence de dialogue sincère entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ' le citoyen, impuissant, est pris en otage sans aucune possibilité de recours. L'observation du service minimum s'impose autant aux syndicats qu'aux autorités, auxquelles revient la responsabilité de veiller que les conflits de travail ne prennent des formes anarchiques où les principes de base des lois sur le travail et les conflits sociaux sont bafoués.
Si aucun Algérien sensé ne pourrait remettre en cause le droit de grève dans les relations professionnelles car il constitue un moyen démocratique de résolution des conflits sociaux et de travail qui concerne toute la société de par ses retombées et pas seulement la population active, il demeure que ce droit sous-tend aussi des devoirs intangibles que les travailleurs, à travers leurs syndicats, doivent pleinement assumer sous peine de se voir coupés des citoyens et de perdre leur soutien. La remarque vaut d'autant plus encore lorsqu'il s'agit d'un secteur stratégique comme la santé.
Même si le citoyen apporte son soutien au mouvement de protestation des praticiens de santé, qui finiront par prendre leur retraite avec le même statut de l'indigénat au pied de leur piquet de grève tant le conflit est vieux de près de 3 ans, la réalité sociale est implacable et finit toujours par revenir au galop. Les grèves cycliques, récurrentes, s'inscrivant souvent dans la durée ' chez nous on ne sait ni quand une grève commence encore moins quand elle se dénouera ' finissent par devenir contre-productives et créent un sentiment de lassitude, de désarroi et, au final, de réprobation au niveau de l'opinion. A coup sûr, l'Algérie détient le triste record du monde des conflits de longue durée.
Dans cette partie de bras de fer qui oppose les praticiens de santé publique aux pouvoirs publics, la tutelle, le ministère de la Santé, affirme n'avoir jamais fermé la porte du dialogue et avoir tenu pas moins de 17 réunions avec les syndicats de la santé. Manifestement, le résultat n'aura pas été au bout de cette inflation de rencontres.
Sinon, cela voudrait dire que les travailleurs de la santé publique, qui continuent de battre le pavé à l'appel de leurs syndicats, le font pour le plaisir insensé de manifester. Qu'ils sont atteints du syndrome de la grève, développant une addiction incurable à la répression policière, insensibles aux souffrances des malades. Lorsque l'Etat se montre généreux envers certaines corporations spécifiques en matière d'augmentation de salaires et autres avantages sociaux, ne compte pas pour déplafonner les salaires des députés déjà suffisamment bien rémunérés pour ce qu'ils font, toutes les revendications socioprofessionnelles deviennent légitimes.
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Posté Le : 08/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Berbiche
Source : www.elwatan.com