Algérie - Revue de Presse


Assia Djebar reçue sous la Coupole L’écrivaine algérienne, Assia Djebar, occupe désormais le fauteuil numéro 5 de l’Académie française où elle a été reçue jeudi sous la Coupole de cette institution lors d’une cérémonie solennelle. Elue le 16 juin 2005 au sein de l’Académie française, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayane, a fait, ainsi, son entrée conformément au rituel académicien et selon les usages de cette institution, qui a accueilli chaleureusement la première personnalité maghrébine figurant parmi ses 40 «Immortels», la cinquième femme à y siéger depuis l’élection de Marguerite Yourcenar en 1981 et la seconde personnalité africaine après Léopold Sédar Senghor en 1983. Assia Djébar a évoqué dans son discours d’entrée l’attachement fusionnel à la langue française qu’elle ressent comme «lieu de creusement de travail, espace de méditation ou de rêverie». «Tempo de ma respiration au jour le jour», ajoutait-elle et «immense plaie» infligée par le colonialisme aux peuples colonisés. Assia Djebar est née à Cherchel et aurait pu avoir pour seul horizon, un mariage imposé. Mais c’était compter sans son père instituteur. Elle a étudié et étudié avec talent en Algérie puis en France et est devenu la première femme algérienne admise à l’Ecole Normale Supérieure (Sèvres) en 1955. L’écriture sera ensuite l’outil d’Assia Djebar pour défendre la cause des femmes. Dans toute son œuvre, elle parlera des femmes, de leurs conditions et les fera parler. «J’écris comme tant d’autres femmes écrivains algériennes avec un sentiment d’urgence, contre la régression et la misogynie», dit-elle. C’est à 20 ans qu’Assia Djebar écrit «La Soif», suivi bientôt de «Les Impatients» puis des «Enfants du Nouveau Monde». Dans tous les romans qui vont suivre, Assia Djebar développera le thème d’une Algérie écartelée, écrasée sous le poids d’un monolinguisme, en proie à une violence aveugle. Car, dira-t-elle, «l’arabisation a été menée de telle façon que (je) n’aime plus l’arabe, langue d’hommes, de pouvoir, d’autorité». Assia Djebar a écrit également pour le théâtre et a réalisé plusieurs films. En 1974, elle réalise «La Nouba des Femmes du Mont Chenoua», produit en arabe et en français par la télévision algérienne, qui obtient en 1979 le Prix de la Critique internationale à la Biennale de Venise. A noter enfin que, traduite dans une vingtaine de langues, la romancière a été primée à plusieurs reprises en Belgique, aux Etats-Unis, en Italie, au Canada, en France et en Allemagne. Assia Djebar est notamment lauréate du prix Maurice Maeterlinck (Bruxelles, 1995), du Literary Neustadt Prize (USA, 1996) pour sa contribution à la littérature mondiale, du Marguerite Yourcenar Prize for Literature (USA, 1997) pour «Oran, langue morte» et du prix de Palmi (Italie, 1998). Docteur honoris causa des Universités de Vienne (1995), de Concordia (Montréal, 2000) et plus récemment d’Osnabrück (2005), elle était élue en 1999 à l’Académie royale de Belgique, au siège de Julien Green, avant d’être nommée Commandeur des Arts et des Lettres en France, en 2001, et de recevoir la Grande médaille (Vermeil) de la Francophonie décernée par l’Académie française.


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