Algérie

Académie


La riposte de l?inspectrice Profitant de la réunion de travail qui s?est tenue, hier, au lycée Omar Racim, à l?occasion de la rentrée scolaire 2005/2006, l?inspectrice de l?académie d?Alger n?a pas mâché ses mots pour décocher des banderilles et tirer à boulets rouges sur ses détracteurs. « Les 24 chefs d?établissements qui ont signé une motion de protestation ne sont en vérité que quatre. Une vingtaine de directeurs d?établissements m?ont appelée pour me dire qu?ils ont été leurrés et manipulé et reviennent sur leurs déclarations. Pour ma part, je ne vais pas me mettre à régler des comptes. Tout ce que je fais est dans l?intérêt de l?éducation. » Bénéficiant de la présence des inspecteurs et autres directeurs d?établissements du primaire dans l?assemblée, Mme Fatiha Younsi demandera aux présents de s?exprimer sur son cas. « Si vous voulez que je parte, je suis prête à partir », lance-t-elle avec sérénité. Et d?ajouter : « Je viens de suggérer une motion de défiance à mes collègues les adjurant de s?exprimer sur mon possible départ de l?inspection ou de mon maintien. Le collectif composé de chefs d?établissement, d?inspecteurs et d?enseignants vient de renouveler sa confiance en ma personne. Ils sont de mon côté et me soutiennent dans la mission qui m?est assignée », proclame-t-elle. Reconnaissant la présence d?une « hachiya » (cour) pareille à celle des rois au niveau de l?académie, l?oratrice dira être « très robuste » pour faire face aux récalcitrants, réfractaires au changement. A notre question sur les véritables raisons qui ont poussé ses détracteurs à signer une motion de protestation, l?inspectrice de l?académie d?Alger ripostera : « Ces gens-là profitent de l?insatisfaction de leurs collègues quant à la prime de rendement. Il y en a parmi eux qui ont fait l?objet de mutations administratives prononcées par la commission paritaire. » Et d?ajouter qu?une directrice a obtenu une note nulle, à savoir 0/40 « parce qu?elle a délaissé son poste de responsabilités pour rester une année chez elle ». « J?ai des défis à relever. Nous faisons face à une rentrée scolaire placée sous le sceau de la réforme. Nous avons besoin de sérénité. » Des enseignants dans le cycle secondaire, contactés à propos de la pétition signée par les 24 directeurs d?établissements du moyen et du secondaire, nous ont affirmé que certains proviseurs n?assument pas convenablement leurs fonctions. Un lycée d?un quartier populaire d?Alger est classé établissement à risque par les parents d?élèves, ainsi que par les enseignants. Ce lycée est devenu le fief de la débandade. « Les lycéens introduisent, le plus normalement du monde, des produits pyrotechniques (double bombe), des fumigènes, des feux de Bengale et même des armes blanches . Ce lycée est devenu un réceptacle des élèves exclus principalement pour des motifs d?indiscipline. L?inscription de ces derniers se fait en contrepartie d?une somme d?argent conséquente dépassant de loin le salaire d?un enseignant. »D?autres chefs d?établissement louent leur logement acquis dans le cadre social au profit des travailleurs de l?éducation, à raison de 20 000 DA/mois selon un agent immobilier, tout en occupant un logement de fonction situé à l?intérieur de l?enceinte de l?établissement. D?ailleurs, dans un quartier favorisé d?Alger, un directeur gère son établissement à la manière d?une Sarl, moyennant la « chippa » pour chaque inscription ou transfert à telle enseigne que les potaches désignent ce même établissement d?une manière ironique : « Etablissement de... et fils ». D?ailleurs le ministre de l?Education lui-même l?a déclaré : « Celui qui veut faire des affaires qu?il parte ailleurs. Il n?y a pas d?affaires dans le secteur de l?éducation. » Renforcées par les déclarations de Benbouzid, ces révélations se sont vérifiées dans les établissements dont les élèves ont obtenu des résultats catastrophiques aux examens, car chapeautés par des directeurs ayant recours à des procédés douteux.
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