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Abuja signe une trêve avec Boko Haram



Abuja signe une trêve avec Boko Haram
Contre toute attente, et dans un développement sans précédent depuis le début des hostilités, les autorités nigérianes ont déclaré, vendredi passé, avoir conclu un accord avec le groupe terroriste Boko Haram qui active dans le pays depuis quelques années. Cet accord prévoit la cessation des violences entre les deux camps. L'annonce a été faite par le chef d'état-major de l'armée nigériane, Alex Badeh. « J'ai donné des directives aux chefs des différents corps de l'armée afin que l'on s'assure que ces récents développements soient appliqués sur le terrain », a-t-il ajouté. Le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, qui a négocié avec les terroristes, a affirmé que l'accord prévoit l'établissement d'un cessez-le-feu et, surtout, la libération de 219 jeunes filles toujours portées disparues depuis leur enlèvement le 14 avril dernier dans leur lycée de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Tukur affirme avoir représenté le gouvernement nigérian lors de deux rencontres avec les terroristes islamistes au Tchad, sous la médiation du président tchadien Idriss Deby. Selon une source citée par les agences de presse mondiales, le Tchad a été l'artisan de cette trêve qui intervient, rappelle-t-on, un mois après la visite à Ndjamena du président Jonathan où il s'est entretenu avec son homologue tchadien sur de nombreuses questions liées à la sécurité de la région. La même source a confirmé qu'il a bien été question d'un accord de cessez-le-feu ainsi que de la libération de 27 otages, dont 10 Chinois, enlevés dans le nord du Cameroun cette année. Le ministère des Affaires étrangères tchadien a affirmé, hier dans un communiqué, que le cessez-le-feu entre le Nigeria et Boko Haram prévoit bien la libération des lycéennes en échange de la libération de certains partisans de ce groupe détenus dans les prisons nigérianes. « Les modalités de ces libérations seront convenues entre les deux parties et la médiation tchadienne », conclut la diplomatie tchadienne sans donner plus de précisions. Néanmoins au-delà des espoirs soulevés dans le pays quant à la possible libération des adolescentes, certains ont émis des doutes quant à un tel accord, survenant juste, précisent-ils, au moment où le président nigérian Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa propre succession, en février 2015, et où les questions de sécurité sont au c?ur du débat politique. Partenaires stratégiques du Nigeria et impliqués dans la lutte contre Boko Haram, les Etats-Unis n'ont pas voulu confirmer l'annonce d'un cessez-le-feu. « Nous accueillerions évidemment avec satisfaction la fin des hostilités, le rétablissement de la sécurité et, cela va sans dire, la libération de ces jeunes filles mais nous ne pouvons pas à l'heure actuelle le confirmer de manière indépendante », a commenté la porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. Ces doutes ne sont pas sans fondement. Le gouvernement et l'armée nigérians ont déjà annoncé à plusieurs reprises la fin de l'insurrection armée qui a fait plus de 10.000 morts dans le pays ces cinq dernières années, et la libération imminente des lycéennes, sans que ces déclarations soient suivies d'effets.




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