Algérie

Absence pénalisante d'une vision économique claire Le prochain gouvernement devra s'y consacrer



Absence pénalisante d'une vision économique claire                                    Le prochain gouvernement devra s'y consacrer
Même si la campagne pour les prochaines élections législatives passionne peu le public, son incidence se fait ressentir au quotidien avec un vif sentiment que tout est en suspens jusqu'à la période post-électorale.
Les enjeux de cette échéance politique ne sont pourtant pas à négliger quand on sait que pour certains candidats et partis, il s'agit d'une «course aux affaires et aux intérêts personnels», pour reprendre les propos d'un économiste. Par ailleurs, ces élections sont censées pouvoir déboucher sur une redéfinition de la carte politique du pays et de ce fait se traduire, en principe, par la formation d'un nouveau gouvernement. Une perspective que le monde de l'entreprise entrevoit avec beaucoup de scepticisme. Et pour cause, les élections législatives de 2007 avaient reconduit quasiment le même staff gouvernemental et il est vrai que peu d'observateurs s'attendent à voir un changement majeur à l'issue de ces nouvelles joutes électorales.
Zaïm Bensaci, président du conseil national consultatif de la PME se montre de ce fait circonspect sur l'avenir de l'entreprise. L'immobilisme et la navigation à vue de l'économie nationale, décriée par beaucoup d'experts et économistes, ne datent en effet pas d'aujourd'hui et la perspective d'un changement n'est pas évidente.
«Tout va dépendre des gens qui vont composer le futur gouvernement et l'assemblée», affirme M. Bensaci. «S'ils tracent une nouvelle stratégie économique et prennent de véritables décisions politiques qui déterminent une vision stratégique, on y verra plus clair et on saura où on va.»
La gestion économique du gouvernement au cours de ces cinq dernières années a souvent été empreinte d'hésitations, de tergiversations, de contradictions et de tâtonnements. Pourtant, à côté de la volonté de réhabiliter le secteur public économique, des mesures significatives ont été annoncées au profit du secteur privé, la plus importante étant celle de l'effacement de leurs dettes fiscales. Pour autant, la tendance du gouvernement à privilégier encore les entreprises publiques semble poser l'un des plus gros problèmes au président du conseil, notamment sur l'aspect lié à leur assainissement financier récurrent.
Certes, dit-il, «elles appartiennent à l'Etat et il est donc libre de les renflouer, mais pourquoi toujours avantager le secteur public et prétendre que ce n'est pas le cas», s'interroge-t-il. En matière de sous-traitance, à titre d'exemple, «Sonatrach et Sonelgaz ont signé une convention avec la SGP qui regroupe des entreprises publiques, tandis que les privés ont été ignorés».
A côté de cela, les PME ont bénéficié d'un vaste programme de mise à niveau, mais «il accuse un sacré retard» ; quant au rééchelonnement des dettes, «il faudra attendre pour voir commente ça va se passer».
Dans ces conditions, qu'attendre d'un prochain gouvernement dont la mission sera comme son prédécesseur de mettre en 'uvre le programme du chef de l'Etat. Pour M. Bensaci, ce qui est attendu, c'est que «la PME devienne un projet porté par la société, qu'elle devienne le fer de lance de l'économie, notamment en créant l'esprit d'entreprise chez les jeunes pour en terminer avec l'assistanat». Pour l'heure, déplore le président du conseil, «on n'a pas la vision qu'on est en droit d'attendre» et malheureusement, «c'est une situation qui dure depuis longtemps. Il n'y a pas de stratégie claire qui indique où se situe la place du public et celle du privé. La règle du jeu n'est toujours pas claire».


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