Algérie

Absence de terrains de proximité Secteur de la jeunesse dans la capitale



Une enveloppe de 261 millions a été dégagée par la wilaya pour la réalisation d'infrastructures de proximité dans des communes de la périphérie (Birtouta, Bouzaréah et Draria).
La scène est presque la même partout : des enfants qui ne trouvent d'endroits adéquats où jouer se rabattent sur les terrains vagues ou squattent carrément les stations de bus. A Belouizdad, les jeunes des quartiers se retrouvent, le soir, à la station Aïssat Idir, où ils organisent des parties de football jusque tard dans la nuit. L'APC de Belouizdad, gérante du stade du 20 Août, où s'entraîne l'équipe du quartier, le CR Belouizdad, ne dispose pas de terrains de jeux de proximité en nombre suffisant.
Dix, au plus, ont été aménagés dans certains quartiers. Les jeunes sont obligés d'aller dans d'autres quartiers, tout aussi dépourvus de ces infrastructures, ou bien ronger leur frein. «L'APC de Belouizdad n'a pas les moyens pour aménager des espaces de jeux. Le stade, ou ce qui en tient lieu, de la rue Belouizdad (situé en face du cimetière de Sidi M'hamed, ndlr) est toujours en travaux et se trouve apparemment squatté. Le problème, chez nous, c'est le manque de volonté. Le foncier existe avec la démolition d'immeubles. A la rue Boualem Rouchaï, les autorités locales ont aménagé un espace réservé à l'école primaire. Cette expérience peut être reprise ailleurs. On aura ainsi jusqu'à trois terrains par quartier», suggère un jeune trentenaire de Laâquiba. Les autorités locales n'ont pas trouvé mieux pour répondre aux jeunes que d'acquérir des billards et des baby-foot installés au bas des immeubles.
On en trouve partout, dans presque tous les quartiers populaires. Les infrastructures de proximité, gérées en grande partie par la direction de la jeunesse et des sports et des loisirs (DJSL), sont souvent abandonnées. Manque de communication, absence d'équipements, bureaucratie tatillonne, autant de problèmes qui bloquent le secteur de la jeunesse à Alger, miné par le népotisme, la gabegie et une rente qui ne bénéficie qu'à certaines associations. Le wali d'Alger, Mohamed-Kebir Addou, a fait le constat de l'échec du travail de la DJSL qui a vu des changements à sa tête. Pour illustrer son propos, M. Addou a évoqué la gestion cahotique du stade Ferhani de Bab El Oued. Le wali a reproché à cette direction l'abandon d'une structure de proximité dont la réalisation a nécessité plusieurs années.
Le pot aux roses a été découvert lors d'une visite effectuée par le wali lui-même. «Lors d'une visite inopinée, j'ai remarqué que la moitié de la structure que nous avions réalisée était saccagée, les toilettes dégradées. Le comble, c'est que le gestionnaire est venu à notre rencontre habillé d'un tricot de peau. Des locaux du stade sont sous-loués et transformés en lieu de débauche. Nous avons pris alors la décision de retirer la gestion du stade à la DJSL et de la remettre à l'APC de Bab El Oued, qui sera aidée par nos services pour réussir sa mission», a révélé le wali lors d'un point de presse. Le constat fait par le wali peut, de l'avis de nombreux animateurs de la jeunesse, être extrapolé à d'autres infrastructures gérées par la direction, ou même par les APC.
Une enveloppe de 261 millions a été dégagée par la wilaya pour la réalisation d'infrastructures de proximité dans des communes de la périphérie (Birtouta, Bouzaréah et Draria). Un stade de football, 3 espaces polyvalents, un boulodrome et une piscine seront construits grâce à cette dotation. Mais est-elle suffisante ' «Le secteur de la jeunesse croule sous les milliards. Sa relance ne peut se faire qu'avec les dotations généreuses de la wilaya ou du ministère, mais avec une politique volontariste claire et du sang neuf. Les vieux cadres, qui ont fait beaucoup de tort au sport, doivent quitter le secteur», suggère un cadre de la DJSL, sous le sceau de l'anonymat.


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