Après la masse populaire qui a investi vendredi dernier les rues des grandes villes algériennes et celle du mouvement Mowatana menée avant-hier, les étudiants ont rejoint hier le mouvement de la rue pour manifester leur ras-le-bol et réclamer des réformes profondes dans le pays.C'était le cas à Alger, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Djelfa, Oran, Béchar, Constantine, Blida, Tébessa, Ouargla, Skikda, Boumerdès, Mostaganem, Jijel, Annaba, Guelma, El Oued, Batna, Biskra, Tipaza, Bordj Bou Arréridj, Setif, Guelma, Tlemcen, Chlef, Tamanrasset, Oum El Bouaghi, Ain Témouchent, Tiaret, M'Sila? etc. qui ont assisté au rassemblement d'une centaine d'étudiants qui ont marché et scandé des slogans hostiles au pouvoir. «L'Algérie est démocratique», «Le peuple algérien est libre et uni», «Nous voulons des mouvements pacifiques», «la jeunesse, c'est l'avenir»? etc. Les rassemblements des étudiants algériens à travers ces wilayas ont été accompagnés d'un important dispositif policier pour encadrer les mouvements et éviter surtout des dérapages.
C'est le constat fait au niveau de la capitale Alger où plusieurs universitaires ont répondu présents à l'appel à manifester lancé via les réseaux sociaux. Le mouvement s'est organisé tôt le matin au niveau de l'Université Alger 1 (Youcef Ben Khedda) à Alger-centre, le pôle d'Alger3 à Saïd Hamdine et d'Alger2 à Bouzaréah. Ils ont quitté l'enceinte de leurs universités et ont rejoint la rocade sud pour les étudiants de Saïd Hamdine, ce qui a ralenti et bloqué la circulation pendant des heures. Même chose pour les manifestations d'Alger-centre, qui se sont déroulées, toutefois, sous la haute surveillance policière. Le dispositif déployé hier au c?ur d'Alger semble être plus important comparé aux précédents mouvements.
«Notre objectif n'est pas d'empêcher les gens de marcher mais plutôt de les encadrer pour éviter des dépassements», nous explique un policier lors de notre tentative de rejoindre le mouvement comprimé à l'intérieur de l'université. Difficile d'accéder à l'intérieur de l'enceinte, où les slogans des étudiants retentissaient de loin accompagné des sifflements et des fois même des youyous. «C'est un mouvement de jeunes», s'exclama le même policier qui tente de retenir un groupe de jeunes de rejoindre les autres pour éviter le dispositif sécuritaire et empreinte les ruelles étroites d'Alger-centre. Ce qui n'a tout de même pas empêché les policiers de les suivre et de les encadrer à chaque fois tout en lançant des consignes aux passants de surveiller leurs téléphones.
«Ce type de mouvement manque d'organisation et certains malfrats profitent de cette occasion», nous a lancé un autre policier. «Notre voix doit se faire entendre», estime Aya, étudiante en pharmacie, ajoutant que «nous sommes l'avenir de ce pays. A nous d'?uvrer pour le changement et adapter le système en place à ces changements». Selon elle et ses deux copines étudiantes en Droit à Saïd Hamdine, le temps est venu de passer «le flambeau à la jeunesse». Le mouvement de protestation des étudiants organisé à travers plusieurs wilayas du pays n'a enregistré aucun incident ou débordement. La mobilisation s'est déroulée dans le calme. L'aspect pacifique des manifestations de vendredi dernier a influencé tous les mouvements organisés dans la rue, depuis.
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Posté Le : 27/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Takharboucht
Source : www.lnr-dz.com