Absence d'un programme national de dépistage du cancer Prise en charge défaillante et équipements en panne

Qui d'entre nous ne ressent pas la peur d'avoir cette grosseur méchante qui peut avoir raison de la vie, mais combien sommes-nous à faire le pas pour un dépistage ' La peur de découvrir en soi la maladie semble être plus forte que celle de laisser cette partie de son corps pourrir et signer la fin. Il n'y a pas plus grave que de mettre des 'illères et de s'interdire d'y penser. Mais il faut dire que les autorités sanitaires se font plutôt discrètes alors qu'elles ont le devoir d'initier régulièrement des campagnes d'information et de sensibilisation contre le cancer du sein, notamment à travers des spots télévisés, de façon à inciter les femmes à consulter. D'autant plus que le cancer du sein est en progression et que, cette année, ce sont 10.000 nouveaux cas qui viennent grossir les statistiques, alors qu'il n'y a pas longtemps, 7.000 nouveaux cas étaient enregistrés chaque année. Des chiffres et des cas qui emplissent les registres de spécialistes, et derrière lesquels se cachent le drame de femmes qui se battent contre leur maladie, qui baissent parfois les bras dans le désespoir avant de rebondir. Mais leur combat est trop souvent freiné par les pénuries récurrentes de médicaments, qui comptent parmi les causes de récidive chez de nombreuses femmes dont la rémission était pourtant en cours. Elles sont également nombreuses à rechuter à défaut de chimiothérapie comme cela a été le cas il y a quelques années et de radiothérapie comme c'est le cas actuellement. Alors qu'il y va de l'existence de milliers de femmes qui sont atteintes d'un cancer du sein, qui ont subi une ablation et dont le seul désir est de vivre, le ministre de la santé se place à chaque fois sur la défensive en niant les pénuries de médicaments et les ruptures de stocks alors qu'il est tenu d'y apporter une solution, tout comme il est tenu de résoudre le problème de la radiothérapie et des services qui sont fermés au lieu de nier une réalité dénoncée par les malades eux-mêmes et par les spécialistes qui se retrouvent impuissants d'aider leurs malades à guérir. Ce qui revient à dire que nous ne disposons pas d'un programme national de dépistage du cancer du sein et d'une stratégie qui reste toujours à faire pour la prise en charge des femmes, à commencer par la mammographie qui est impossible à effectuer au niveau des hôpitaux, les équipements étant en panne.
R. M.