Algérie

Absence d'infrastructures culturelles



Oisiveté - «Il n'y a plus d'activités culturelles, ni de manifestations qui suscitent l'intérêt. Pas de salle de cinéma, pas de représentations théâtrales, pas d'infrastructures sportives pour les jeunes»Pour beaucoup d'enfants de Tiaret, ce sont les mentalités qui ont changé au fil des ans et dans le sens négatif. Cet état de fait a, alors, donné ce cachet de misère et de pauvreté qui fait aujourd'hui ombrage à la réputation de la ville. La fuite d'une grande partie de l'élite intellectuelle, l'exode vers les villes côtières d'Algérie, l'absence d'un mouvement associatif censé défendre la culture et l'art, le sport et le civisme, ont fait que la dégradation des conditions de vie a atteint des proportions alarmantes dans la ville de Tiaret.
«Les choses ne sont plus les mêmes, tout à changé. Les vrais Tiaretis ont quitté la ville, ceux qui sont restés se sont renfermés sur eux-mêmes. Il n'y a plus d'activités culturelles comme avant, ni de manifestations qui suscitent l'intérêt, pas de salle de cinéma, pas de représentations théâtrales, pas d'infrastructures sportives pour les jeunes, et dire que notre ville avait connu, jadis, ses heures de gloire dans tous les domaines», déplore Bahria, une jeune femme habitant le centre-ville. Son avis est partagé par de nombreux citoyens qui déplorent, quant à eux, le fait que le rural s'est profondément ancré et a étouffé la vie citadine. «Ya hasrah â'la la place Carnot, la place des Martyrs, où les courageux fils de Tiaret ont laissé leur vie, ont été torturés et affreusement mutilés. La place-symbole est aujourd'hui souillée par tous ces gens étrangers à la ville, qui ne respectent rien ni personne», désapprouve Khalti Kheira, une sexagénaire habitant le quartier «dar ou couzina», qui envisage de revendre sa maison pour partir ailleurs. La bonne vieille dame au visage serein et aux tatouages très expressifs qui accentuent son regard vif et intelligent, ne cache pas sa grande déception et sa colère quant à l'état de dégradation constatée. «Ces gens-là n'ont aucun respect pour el m'dina (la ville). Ils viennent et s'installent avec leur cheptel qu'ils hébergent à l'intérieur même de leur maison. Ils imposent même leurs traditions aux citadins. Vous n'avez qu'à voir mes voisins qui ' bien que nombreux ' ne vivent que dans une seule pièce pour laisser la seconde à leurs chèvres et brebis. Et ces femmes qui installent leurs fours traditionnels (kouchet laâreb) sur les toits des maisons et nous asphyxient lorsqu'elles les utilisent en se servant des déchets plastiques qu'elles récupèrent dans la décharge sauvage derrière l'école primaire», ajoute-t-elle avec désolation.
Khaled, un autre habitant qui gagne sa vie comme chauffeur de taxi, s'indigne, quant à lui, devant le comportement de certains de ses concitoyens, qui «se croient toujours à la campagne et interdisent aux taxis collectifs et aux voitures de stationner à proximité des cités, même si l'arrêt est réglementé, parce qu'ils dérangent leur intimité.


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