Algérie

Abou djerra Soltani, président du MSP et porte-parole de l'AAV 'Je n'attends pas grand-chose de ces élections"


Abou djerra Soltani, président du MSP et porte-parole de l'AAV                                    'Je n'attends pas grand-chose de ces élections
Liberté : Après avoir sillonné plusieurs wilayas du pays dans le cadre de votre campagne électorale pour les locales du 29 novembre, quelle évaluation faites-vous '
Abou Djerra Soltani : Le discours est le même dans les 38 wilayas où je me suis rendu lors de cette campagne : les citoyens ne croient plus au vote ! Sur le terrain, on a constaté que les séquelles laissées par les législatives du 10 mai dernier sont toujours là. Nous avons beau avoir tenté de convaincre les citoyens, ces derniers sont plus que jamais conscients que les élections locales, tout comme les dernières législatives d'ailleurs, ne seront qu'une pièce théâtrale. Ceci, sans vous parler des nombreux dépassements que nous avons relevés durant cette campane électorale. Entre les discours aliénés, l'affichage anarchique, la distribution de bulletins de vote avant terme, ou encore l'incendie de sièges et autres permanences de certains partis (je cite les cas de Souk-Ahras), les dépassements se comptent par milliers ! Devant cette réalité regrettable, l'administration est restée complètement indifférente et silencieuse. Mieux, on a l'impression qu'elle cautionne ces actes.
Contrairement à votre discours très optimiste tenu à la veille des dernières législatives, à travers lequel vous êtes allé jusqu'à dire que ce sera carrément 'une marée verte", aujourd'hui, vous paraissez plutôt peu enthousiaste. Doit-on comprendre par là que vous êtes encore sous le choc de la déconvenue enregistrée le 10 mai dernier '
Franchement, je n'attends pas grand-chose de ces élections locales. Pour moi, le scrutin du 29 novembre sera une annexe ou un remake, appelez-le comme vous voulez, de celui du 10 mai dernier. Le 30 novembre, soit le lendemain de ce scrutin, nous allons retrouver l'Algérie toujours stagnée comme lors des dernières législatives. Le vote de demain ne sera pas un vote populaire, encore moins un vote démocratique, mais il sera plutôt un vote des arch. Autrement dit, un vote tribal où le peu d'électeurs qui se rendront aux bureaux de vote le feront par leur seul intérêt d'élire ou soutenir leurs proches. Oui, je suis persuadé qu'il y aura un très faible taux de participation. Car, pour la grande majorité du peuple, le vote se déroulera dans les coulisses, notamment dans la capitale, où les sièges seront disputés par un trio de partis politiques, en l'occurrence le FLN, le RND et le MPA (de Amara Benyounès). Et le grand perdant, c'est la démocratie.
F. A.
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