Algérie

Abou Djerra Soltani: Le MSP soutient la suspension des crédits à la consommation



«Nous sommes favorables à la suspension des crédits à la consommation décidée dans la loi de finances complémentaire 2009, mais nous aurions souhaité que la mesure soit mise en application après un délai de quelques mois et non pas de façon brusque comme cela a été fait», a déclaré Abou Djerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), lors d'une conférence de presse organisée hier, en fin de matinée, au siège national du parti, pour faire part des travaux de la session ordinaire du Majliss Echoura et de la 9e université d'été qui s'est déroulée récemment à Boumerdès.

 Pour le président du MSP, cette mesure «s'avère nécessaire» puisque, selon lui, «l'endettement des ménages devenait insupportable», tout en suggérant d'octroyer aux classes moyennes la possibilité d'avoir des crédits sans intérêts «comme cela a été accordé aux députés et aux cadres supérieurs de l'Etat».

 A propos de la crise interne qui secoue sa formation politique, Soltani affirme qu'«elle est close» et que le Majliss Echoura a décidé de «la dépasser» et de discuter «des projets d'avenir, nécessaires pour le développement du parti». Toutefois, insiste-t-il, «la porte reste ouverte aux dissidents qui souhaitent revenir à la légitimité», précisant que «les instances du parti ont tout essayé pour la réconciliation». Sur ce même registre, le président du MSP a fait part de son «inquiétude des conflits qui secouent certains partis politiques» considérant que la « stabilité des partis politiques réconforte la démocratie». Le MSP propose d'ouvrir un débat entre les partis pour «échanger nos expériences en matière de résolution des conflits» excluant, en même temps, «toute ingérence dans les affaires internes» des partis. Concernant les «projets d'avenir », Abou Djerra Soltani cite plusieurs chantiers dont ceux relatifs à l'activité politique des jeunes et des femmes au sein du mouvement.

Autre sujet évoqué hier par le président du MSP, «l'éventuelle révision constitutionnelle». «Ce que nous avons compris, lorsque le président de la République a parlé de la précédente révision partielle de la Constitution, c'est qu'il pourrait y avoir une révision globale de la loi fondamentale», a-t-il déclaré. «Nous voulons une Constitution stable qui ne soit pas modifiée toutes les 10 années. Si cette révision devra avoir lieu, nous souhaitons avoir la possibilité de dire notre mot. Nous souhaitons qu'une éventuelle révision de la Constitution puisse permettre une meilleure prise en charge des questions des droits de l'Homme, de l'activité politique et des libertés fondamentales en général», dira Soltani à ce sujet.

 Sur la question du renouvellement de la moitié des membres du Sénat, Soltani a confirmé qu'il y aura alliance entre le MSP et les deux autres partis de la coalition (FLN, RND). «La coordination aura lieu au niveau local, et dans les cas où cela s'avèrera impossible, les décisions seront prises au niveau central».

 Interrogé sur la position du parti à propos du livre de Khaled Bentounes de la Tariqa Alawiya, le président du MSP estime que «de manière générale, le livre a un contenu, mais nous souhaitons qu'il retire les dessins représentant le Prophète Mohamed (QSSL) et ceux des autres envoyés de Dieu, ainsi que la partie relative à la négation de l'obligation pour la femme musulmane de porter le hidjab. M. Bentounes a non seulement ignoré les interprétations des oulémas, mais il contredit un texte coranique qui ne prête à aucune équivoque». «Hormis ces deux élucubrations soufis, que l'auteur devra lui-même supprimer, l'ouvrage de M. Bentounes ne doit pas être interdit».




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