Abou Djerra Soltani à propos de la participation du MSP au prochain Exécutif

En dépit de la dernière décision prise, au lendemain des législatives, par le majliss echoura du MSP concernant le retrait de ses ministres du gouvernement, Abou Djerra Soltani ne veut pas sceller définitivement la question de la participation de son parti au futur gouvernement.
Interrogé sur le sujet, hier, en marge du 9e colloque du cheikh Mahfoud Nahnah, le président du MSP a, en effet, laissé entendre que l'éventualité de réintégrer le gouvernement n'est pas à écarter.
Mais il pose la condition sine qua non, à savoir que le prochain gouvernement soit celui 'd'unité nationale', voire 'un gouvernement du salut'.
Cela étant que M. Soltani croit savoir que le président de la République s'attelle à constituer un gouvernement complètement relooké pour amorcer une nouvelle ère, une transition, à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. 'Je pense que le Président veut choisir un nouveau gouvernement juste après le 5 juillet, soit un gouvernement avec de nouveaux visages pour amorcer le deuxième cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie.
Si Bouteflika sent le besoin d'aller vers la constitution d'un gouvernement d'unité nationale et du salut et qu'il nous sollicite, dans ce cas, nous allons ouvrir un débat sur notre participation. Mais, dans le cas où il déciderait d'opérer un léger lifting seulement, automatiquement, nous n'allons pas accepter de réintégrer le même gouvernement qu'on vient de quitter', a expliqué le chef du parti islamiste qui comptait quatre ministres au sein de l'Exécutif sortant, dont un seul d'entre eux était présent à la rencontre d'hier, en l'occurrence Abdellah Khenafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Pourquoi les ministres du MSP ont-ils, par ailleurs, boudé la dernière rencontre des chefs de l'Alliance de l'Algérie verte ' À cette question qui a fait l'objet de lecture politique chez de nombreux observateurs, M. Soltani a argué qu'il n'est pas exigé des ministres d'assister à cette rencontre où seuls les chefs des trois partis et les membres de leur bureau politique sont conviés.
Soltani, coordinateur et porte-parole de l'AAV
Interrogé sur ce qui a été décidé lors de ce sommet de l'AAV, tenu à huis clos mercredi dernier, M. Soltani a révélé qu''il a été question, pour nous, d'étudier en commission le projet du règlement intérieur de l'alliance.
Mais, vu que ce projet n'est pas encore mûr, nous avons alors décidé de renforcer la commission en charge par l'installation de trois secrétaires d'organisation pour l'élaboration, dans un délai d'un mois, d'un règlement intérieur définitif de l'alliance. En attendant, je viens d'être élu personnellement coordinateur et porte-parole de l'Alliance de l'Algérie verte'. S'agissant de la décision prise par le groupe parlementaire de l'AAV de boycotter les instances de l'APN, M. Soltani expliquera qu'il s'agit là d'une politique réfléchie au sein des instances des trois partis alliés, et qui a pour objectif de renvoyer la balle aux partis majoritaires, le FLN et le RND, lesquels ne sont pas prêts à se départir de leur 'mentalité du monopole'.
'Ils veulent gérer seuls, qu'ils gèrent seuls alors', a-t-il commenté.
Dans son allocution à l'ouverture des travaux du colloque du défunt, cheikh Mahfoud Nahnah, le chef du MSP n'a, encore une fois, pas dissimulé sa désillusion du revers essuyé par l'AAV lors des dernières législatives.
Pour M. Soltani, le coup semble très dur pour être facilement encaissé. 'Ils croyaient qu'on a une ceinture pour supporter ce coup dur', a-t-il laissé entendre, se référant à une anecdote racontée dans ce sens. Au sujet du colloque dont les travaux se poursuivront aujourd'hui à la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda, M. Soltani a expliqué que cette 9e édition est 'notre rencontre politique aussi déterminante dans la poursuite de notre combat'.
En tout, trois thèmes sont inscrits au programme de ce colloque international auquel sont conviés des représentants des formations politiques islamistes de plusieurs pays, dont le Maroc, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, la Palestine, l'Egype et la Turquie.
Le premier thème concerne l'étude d'un livre du défunt cheikh Nahnah, le second portera sur l'analyse des mutations que connaît le monde arabe et, enfin, un troisième thème sera consacré à l'évaluation des cinquante ans d'indépendance de l'Algérie.
F A