En 1459, les troubles ayant recommencé dans la région de
Bougie, à la suite de. la rupture survenue, entre Mohammed ben Sakheri, chef des Daouaouida, et l’émir Abou-Farès, le sultan jugea nécessaire de faire une nouvelle campagne en Kabilie. A son arrivée à Mila, il trouva le caïd Abd-El-Aziz, venu à sa rencontre,et reçut ses explications ; il dépêcha alors auprès du chef arabe,pour le ramener, son fils El-Messaoud, pendant qu’il allait à Bougie.
A son retour, il rencontra le cheikh des Daouaouida qu’il avait ramené avec toute sa famille, et qu’il conduisit à Tunis où il l’interna. Mais à son passage à Constantine, il destitua le caïd Farah, qui avait participé à cette intrigue et envoya de Tunis, pour le remplacer, le caïd Dafer, fils de Dja-l’Keïr.
Trois années plus tard, en 1462, le sultan passa de nouveau à Constantine, à la tête d’une puissante armée, soutenue par de nombreux cavaliers arabes. Il marchait sur Tlemcem, dont l’émir,son vassal, avait été renversé du trône. A son retour, après avoir obtenu toutes les satisfactions désirables, il s’arrêta à Constantine,et retira à Dafer son commandement (décembre 1462). Dans les premiers jours de l’année suivante, le prince Abou-Abd-Allah-El-Montaçar, petit-fi ls du sultan (fils de l’héritier présomptif) arriva dans cette ville avec le titre de gouverneur. Il était accompagné du caïd Mansour-Es-Sabbane et du caïd Bechir, nommé cheikh El-Blad(1).
La puissance des chefs arabes est anéantie. — Leur persistance.— Succès dans le sud et dans l’ouest. — Les intrigues,
l’indiscipline des chefs arabes de Tunisie, appuyés sur ceux des Zibans, causaient toujours de grandes difficultés au souverain hafside. Après avoir passé tout le printemps de 1463, à les châtier dans les régions méridionales, Abou-Omar parvint à attirer à son camp, près Tunis, ceux de la province de Constantine (Henanecha,Nemamcha, Dreïd, Daouaouida), et après les avoir bien accueillis, il les fit arrêter durant, la nuit et les conduisit, montés par dérision sur de vieux mulets, à Tunis, où la populace faillit les écharper.
Mais rien ne pouvait réussir avec les Arabes ; de nouveaux
troubles s’étant produits au sud de Constantine, le caïd Mansour sortit avec une colonne et fut surpris par Nacer ben Saoula des Daouaouida ; son camp resta aux mains des Arabes (fin 1464).
Abou-Abd-Allah-Mohammed, fils de l’héritier présomptif, envoyé sur les lieux pour punir les auteurs de ce désastre,
fut assez heureux pour surprendre, à son tour, les Daouaouida et les disperser, vengeant ainsi la défaite du mezouar. Il rentra à Constantine, rapportant un butin considérable et passa dans cette ville le mois de Ramadan. Au printemps de 1465, il partit pour Tunis.
Dans le mois d’août de la même année, l’infatigable Abou-Omar partait pour une nouvelle campagne dans l’Ouad-Rir’ ; il enleva Touggourt, démantela ses fortifications, entra en maître à Ouargla et reçut la soumission des populations du Sahara et même des Beni-Mezab.
Il rentrait vers sa capitale lorsqu’il fut rejoint par son petit fils El-Montaçar, gouverneur de Constantine, venant lui exposer ses griefs contre le mezouar El-Mansour. Il l’accusait d’abuser de son autorité, d’opprimer les citadins et de pousser à bout les Arabes par sa dureté et ses exigences. Tout cela était plus ou moins vrai ; mais, à coup sûr, le jeune prince était las de la tutelle du caïd, et voulait être le seul maître. Or, le sultan, content des résultats de sa campagne, était bien disposé, et accorda à son petit-fils, ce qu’il désirait, c’est-à-dire le rappel du mezouar Mansour.
Peu de temps après son retour à Tunis, Abou-Omar reçut une députation des Arabes de la province d’Oran, venant se plaindre des actes de l’émir de Tlemcen et l’accusant de chercher, par ses présents, à gagner à sa cause les Daouaouida du Ziban, afin de s’en servir pour aller l’attaquer à Tunis. Aussitôt, le sultan prononça la déchéance de ce prince et le remplaça par son cousin Abou-Djemil-Zeyane, qu’il envoya à Bougie, en ordonnant au gouverneur Abd-El-Aziz, de partir avec lui pour Tlemcen (avril 1466).
Peu après, Abou-Omar quittait Tunis à la tête de forces considérables et prenait la route du sud-ouest. II fit successivement des séjours dans l’Aourès, le Ziban, Médéa, Miliana, soumettant toutes les régions qu’il traversait, châtiant les fauteurs de désordre,réglant les affaires en litige, faisant rentrer les impôts, et enfin,arriva, en novembre, à Tlemcen, dont il poussa vigoureusement le siège.
Les gens de Tlemcen ne tardèrent pas à se soumettre au souverain hafside, toujours victorieux, et qui, après avoir placé sur le trône son vassal Abou-Djemil-Zeyane le fils de l'émir Abdelwahd ibn Abou Hamou II, qui était deja installé à Tunis. Abou Omar reprit la route de l’est, et rentra triomphalement
à Tunis, en février 1467
Histoire
de Constantine / par Ernest Mercier,... - Gallica.
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Posté Le : 30/07/2010
Posté par : yaghmoracen
Ecrit par : yaghmoracen
Source : histoire de Constantine