Algérie

Abecedarius : Un certain doigté Arts et lettres : les autres articles


Abecedarius : Un certain doigté Arts et lettres : les autres articles
Que lisent-ils, ces gouvernants du monde arabe ' Se contentent-ils de louvoyer comme des pirates pensant ainsi assurer une bonne gouvernance ' Avons-nous jamais lu, entendu ou vu ces messieurs parler de leurs dernières lectures ' On ne peut s'empêcher de se poser de telles questions au vu de ce qui se passe dans le monde arabe ' Chefs d'Etat le matin, promus au peloton d'exécution en fin de journée ou encore fuyards, vils et bas jusqu'à demander l'asile politique à leurs propres ennemis. Et leurs enfants - Allah nous en protège ! ', ceux qui, éventuellement, pourraient leur succéder un jour, quelles sont leurs lectures, s'ils n'en ont jamais eu ' Mystère et boule de gomme !
Ce questionnement pourrait sembler incongru sinon déplacé. Pourtant, l'histoire, y compris celle du monde arabe et musulman, regorge d'exemples édifiants. Alexandre le Grand (356-323), pour ne citer que ce nom illustre, a bien été l'élève d'Aristote (384-322), faisant sienne la logique ' ô combien dominante et attachante ' de celui-ci au cours de ses pérégrinations et conquêtes militaires dans ce qu'on appelle communément le monde ancien. Existerait-il modèle aussi accompli et plus rassurant dans toute l'histoire de la gouvernance politique '
Je lis dans l'introduction succincte de la plus grande anthologie poétique à n'avoir jamais été compilée dans toute l'histoire de la littérature arabe classique, à savoir «El-Moufadhaliyate», que le calife Abbasside, El-Mahdi, tenait à ce que son successeur, en l'occurrence, son fils, Haroun Errachid (769-809), fût mis à bonne école, celle d'un certain éclectisme esthétique qui ne pouvait exister que chez les grands poètes arabes depuis la période préislamique jusqu'à la chute de la dynastie Omeyyade. A la limite de ce qui est mythique, nous avons une idée sur ce que fut la gouvernance heureuse d'Haroun Errachid, le contemporain de Charlemagne, ainsi que celle de son fils, Al-Mamoun, le rationaliste et, surtout, le fondateur de la grande académie «Beit-El-hikma».
C'est à croire ferme que les gouvernants actuels du monde arabe, illégitimes dans leur majorité, ont voulu couper sciemment avec ce qu'il y a de plus brillant, de plus humain et humaniste, dans l'histoire de la guidance politique universelle depuis les babyloniens jusqu'aux contemporains. Comment, à titre d'exemple, peut-on être politicien, ophtalmologue de formation et se transformer en assassin pour une pseudo raison d'Etat ' Biologiquement parlant, l'ADN fait partie intégrante de la «logique du vivant». Par conséquent, la vie, dans son essence, relève absolument de ce qui est intangible. Personne n'a le droit d'y toucher. Que dire alors lorsqu'il s'agit de certains comportements pour le moins inconséquents au sein de la classe gouvernante dans le monde arabe '
En somme, bien gouverner exige un doigté hautement humain. Ce doigté, faut-il le répéter, n'est possible qu'avec la fréquentation des grands acquis de la raison, de l'esthétisme et de ce qui correspondrait justement aux normes du vivant et garantirait le respect de celui-ci. C'est ce qui, assurément, manque terriblement dans la sphère de tous les gouvernants arabes de nos jours.

toyour1@yahoo.fr
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