Algérie

Abdeslam Chelghoum à Bouira



Abdeslam Chelghoum à Bouira
Pour sa première visite dans le pays profond, le nouveau ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdeslam Chelghoum, a choisi la wilaya de Bouira. Et en la matière, cette wilaya semble parfaitement agréer son hôte ; chose qu'il ne cachera d'ailleurs pas. «Bouira est un pèle agricole d'excellence et en tant que tel, les responsables chargés du secteur se doivent d'accompagner les agriculteurs au quotidien tant dans la formation que dans les facilitations et autres aides de l'Etat. Et tout cela, pour aller dans la perfection et s'installer dans la durée et ne plus parler d'exploits pour tel ou tel résultat».Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Voilà en substance ce à quoi veut aller le nouveau ministre, qui, fort de son expérience dans le domaine tant il avait occupé le poste de SG de ce ministère pendant de longues années, et occupé également le poste de DG de l'OAIC, ne veut plus entendre ces chiffres fantaisistes que l'on a habitude d'entendre et qui ne reflètent guère la réalité.Non, le nouveau ministre ne s'est pas laissé bercer par les chiffres, mais a eu à chaque fois le réflexe et les répliques qu'il faut. Ainsi en est-il au niveau du plateau d'El Esnam qui vient d'être raccordé au système d'irrigation depuis le barrage de Tilesdit. Ce plateau d'une superficie de 2?345 hectares qui vient de bénéficier de ce système d'irrigation, et en entendant les chiffres qui lui ont été avancés par les responsables concernant la production de la pomme de terre qui a atteint les 300 quintaux de rendement par hectare, ainsi que les rendements des céréales qui sont cultivées dans le même plateau en alternance avec les cultures maraîchères et la pomme de terre, et dont les rendements sont selon les responsables locaux de 35 à 40 quintaux par hectare, le ministre a immédiatement réagi en se montrant mécontent et en rappelant que ces chiffes sont honteux avec tous les moyens mis par l'Etat au service des agriculteurs.«Non, je n'accepte plus ces chiffres : 300 quintaux à l'hectare avec tous ces moyens alors que vous pouvez largement atteindre les 500 quintaux à l'hectare ! La même chose pour les céréales. Avec 35 à 40 quintaux, c'est très insuffisant.» Plus tard, le ministre nous dira que «si aux Etats-Unis d'Amérique ou au Canada, ils arrivent à un rendement de plus de 100 quintaux par hectare, pourquoi pas nous, puisque toutes les conditions en termes de disponibilité de l'eau, d'un bon sol et d'un très bon climat existent '».Toujours sur ce point, le ministre qui a remarqué sur ce plateau un système d'irrigation par aspersion en fonction alors qu'il était 10 heures passées, dira aux responsables que la gestion rationnelle de l'eau, ainsi que l'encadrement des agriculteurs doivent être de mise. «L'irrigation doit se faire entre 18h et 6h du matin pour éviter les évaporations et les pertes gratuites de l'eau», leur dira-t-il.Quelques mètres plus loin, au niveau du complexe avicole Carravic qui appartient au groupe Onab, alors que les responsables lui expliquaient les capacités de ce complexe qui dispose de quatre unités et qui produit annuellement quelque 17 668 000 œufs à couver, 10 650 000 poussins de chair, 256 000 poulets de chair et 4 000 poulets prêts à la cuisson, soit une capacité d'abattage de 12 000 poulets par jour, le ministre a rappelé les prix exagérés du poulet de chair congelé vendu par le groupe Onab et qu'il a eu à constater lors de sa sortie au troisième jour de Ramadhan dans un marché de la capitale en compagnie de son homologue du Commerce. Il leur dira que lors de cette sortie, il avait trouvé le poulet congelé vendu dans un point de vente appartenant à l'Onab à 275 DA/kg. Selon le ministre, avec de tels prix, le groupe Onab court un véritable danger face à la concurrence.Autre réplique faite par le ministre qui démontre toute sa maitrise du secteur ; celle faite à Dirah lors de son lancement des festivités de célébration de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification. Là, le ministre et au sujet des aménagements des bassins versants, notamment en zone de montagne, et qui concernent surtout ceux situés en amont des retenues d'eau et autres barrages, et voyant le taux de 23% de surface aménagée au niveau des trois barrages hydrauliques de la wilaya que sont Koudiat Asserdoun dans la région de Lakhdaria, d'une capacité de 640 millions m3, Tilesdit dans la région de Bechloul d'une capacité de 170 millions m3 et, enfin, Oued Lekehel à Aà'n Bessem d'une capacité de 30 millions m3, trois barrages dont l'aménagement des versants aiderait à limiter leur envasement ; le ministre s'est montré très déçu par la cadence et le taux avancé.Cela étant, pour les satisfactions, le ministre en a eu surtout à El Hachimia où un particulier vient de réaliser un complexe avicole de 450 000 poules pondeuses avec une unité de transformation des œufs en poudre, ainsi que d'une autre unité de recyclage des fientes pour la fabrication d'engrais.Une unité d'une capacité de recyclage de 200 tonnes de fientes par jour et qui couvrira les wilayas de Bouira, Sétif, Bordj-Bou-Arréridj et Batna. Sur place et comme pour anticiper la question du ministre, le propriétaire du complexe appartenant au groupe Bali Hediouche dira qu'il compte implanter trois unités régionales à Batna, Relizane et Djelfa pour assurer la récupération et la collecte de toute la fiente à travers le pays.En somme, le ministre, lors de cette visite, a insisté sur le volet humain avec un encadrement des agriculteurs afin de réussir le saut qualitatif, la réussite des investissements et la modernisation des exploitations agricoles et toutes les terres agricoles. D'ailleurs, au sujet de ces dernières, le ministre a rappelé son engagement à les protéger contre toute forme de spoliation et autre dilapidation en promettant même, en se basant sur un article de loi introduit dans la nouvelle Constitution sur la protection du foncier agricole, son intention de recourir même à la justice s'il le faut, pour récupérer toutes les terres agricoles bradées.Il a également insisté sur la rationalisation de l'utilisation de l'eau en recourant à l'irrigation d'appoint d'abord pour économiser l'eau mais également pour combler le déficit de la pluviométrie surtout dans le processus végétatif des céréales dont les capacités de stockage, au même titre que la pomme de terre, doivent être multipliées. A l'image du complexe céréalier d'El Esnam qui sera réalisé dans un premier temps pour répondre aux besoins de la wilaya en évitant les gros investissements non rentables, gestion rationnelle de l'argent de l'Etat oblige.


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