Abderrahmane Sekkal, un artiste accomplis

(1910-1985). Maître de la musique classique algérienne.
Né à Tlemcen. A la différence des autres musiciens de Tlemcen qui s’étaient attaché uniquement à pratiquer le chant, Abderrahmane Sekkal, a été de ceux qui, de la trempe de Mohammed Bekkoucha ou de Moulay Djilali Ziani, avaient emmagasiné dans leur mémoire un nombre impressionnant de pièces poétiques, les rapports de Sekkal avec ces deux sommités de l’art populaire ainsi qu’avec des musiciens de renommée tels que Moulay Menouer Benatar, ont été étroits. Il fit partie du courant qui visait, à l’imag de kadi Mohammed, installé à Tiaret qui publia en 1928 la première anthologie de poète maghrébins sous le titre d’El Kenz El Maknoun fi chi El Malhoun, à constituer des recueils consignant les pièces poétiques du patrimoine populaire, précisément au moment où la colonisation « triomphante » fêtait le centenaire de son occupation. Dès 1934, il fit paraitre, avec Mohammed Belkhoucha, un ouvrage intitulé Nafh El Azhar wa Wasf El Anwar wa Aswat Letyar wa Nïam El Awtar. L’ouvrage bien entendu paraîtra au Maroc (Ed. El Mahdia), à Tétouan et diffusé par le cercle Nadi Echourafa, dans l’ancienne rue Ibn Khaldoun, à Tlemcen.
Après l’indépendance, demeurant le seul survivant de l’ancienne école, après la disparition de Cheikh Larbi Bensari, il a toujours l’ardent désir de transmettre la culture poético-musicale aux nouvelles générations. Son ouverture à la jeunesse, sa disponibilité, feront de lui un Maître d’école dont on cherchera la compagnie même hors des séances consacrées à la répétition. Un certain nombre d’orchestres et de formations d’Oran se réclament avec orgueil de lui. Cheikh Abderrahmane Sekkal mourut au mois d’Aout 1985 à l’âge de 75 ans.