Algérie

Abderrahmane Benkhalfa, analyste économique, l'a déclaré hier "Il y a un problème de sécurité financière dans le pays"


Abderrahmane Benkhalfa, analyste économique, l'a déclaré hier
L'ex-délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa, plaide pour la création d'une caisse de financement n'ayant pas le statut d'une banque, au profit des entreprises non viables sur le plan financier.Ce que cet ancien responsable, reconverti aujourd'hui en analyste économique, appelle "canal spécifique", constitue une solution à la problématique des garanties exigées par les banques contre les risques de créances non performantes qu'encourent les entreprises. D'une part, les opérateurs jugent ces garanties excessives, d'autre part, les banques doivent couvrir les probables créances non performantes des PME qui, selon M. Benkhalfa, ont atteint un niveau intolérable.
Le système de garantie institutionnelle mis en place via la Caisse de garantie des crédits à l'investissement (CGCI) et le Fonds de garantie aux PME (Fgar) n'a pas couvert, avoue-t-il, les banques de manière aisée et efficace. Or, "on ne peut pas inciter les banques à prendre des risques plus grands car, en Algérie, il existe un problème de sécurité financière", relève cet expert dont la langue commence à se délier après qu'il s'est libéré du droit de réserve. "De la même façon que l'on demande à ce que les politiques de subventions soient revues pour qu'il y ait moins de gaspillage des ressources budgétaires, il faut que les risques pesant sur les banques soient supportables", souligne-t-il.
Et cette idée de caisse peut être l'issue nécessaire. De sécurité financière, M. Benkhalfa entend les transferts de devises qui ne sont pas sains. Il évoque aussi l'épargne engrangée par les agences bancaires dont les financements réduiraient, dans quelques années, la marge de man'uvres de ces banques.
L'ex-délégué général de l'Abef est, certes, favorable à une expansion des crédits, pour peu que celle-ci soit maîtrisée. "Si l'Etat continue à booster et à financer les investissements, ce qui, au demeurant, est une bonne voie, il devra le faire par des instruments autres que les banques commerciales. Au sein de celles-ci, il ne faut pas mêler les financements sains, vulnérables et risqués", affirme-t-il sur les ondes de la radio Chaîne III.
Le financement par les banques devrait, précise-t-il, générer une couverture suffisante. En termes plus clairs, M. Benkhalfa explique que l'on ne peut pas imposer à une banque commerciale des règles prudentielles très serrées pour une sécurité financière à travers des crédits remboursables et rentables et lui demander dans le même temps une flexibilité ou une ouverture par le biais de moyens réglementaires, de surcroit. Plus explicite, Abderrahmane Benkhalfa précise qu'"il faut une évaluation des instruments utilisés par l'Etat pour la relance de l'économie, tels que la bonification des intérêts, les garanties institutionnelles et le suivi par les banques de certaines filières qui ne sont pas rentables." Et d'ajouter : "Je suis pour une dissociation totale entre les financements aidés par l'Etat qui doivent être assis dans une caisse (de financement) de l'entreprise qui n'est pas suffisamment bancable. Et les banques, qu'elles soient publiques ou privées, doivent retrouver leur vocation d'assurer des services bénéfiques à la clientèle."
B K
Nom
Adresse email
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)