Algérie

Abderrahmane Achour fait sortir de prison le directeur de Serkadji Une interview avec l'auteur du détournement de 3200 milliards de centimes tourne au limogeage



Le directeur de la prison Serkadji ne savait certainement pas que l'autorisation accordée par le ministère de la Justice à un journal (Echourouk) pour la réalisation d'un reportage autour du mois sacré à l'intérieur de ce pénitencier allait lui coûter son poste et celui de son adjoint. Le département ministériel de Mohamed Charfi a mis fin avant-hier aux fonctions du directeur de l'établissement de rééducation de Serkadji (Alger) et de son adjoint, suite à un entretien réalisé par le journal arabophone Echourouk avec Abderrahmane Achour, le 22 juillet 2013, dans cette prison. Abderrahmane Achour, accusé du détournement de 3200 milliards de centimes dans des agences de la Banque nationale d'Algérie (BNA) a, dans cette interview réalisée, évoqué ce qu'il qualifié de «complot», s'estimant «innocent» des accusations retenues à son encontre.Le ministère de la Justice estime que le journal Echourouk a été autorisé pour réaliser un reportage sur les conditions de détention et le respect des droits de l'homme à l'intérieur de ce pénitencier, et non pas pour interviewer Abderrahmane Achour. Un nouveau directeur a été installé et le ministre de la Justice a ordonné l'ouverture immédiate de trois enquêtes par le parquet général près la cour d'Alger, le juge d'application des peines et l'inspection générale des services pénitentiaires, a précisé un communiqué de ce département ministériel.
Les enquêtes «détermineront la responsabilité de chacun et entraîneront les poursuites judiciaires» qui en découleront, a poursuivi le communiqué.
Selon la même source, l'entretien «constitue en soi une infraction aux exigences juridiques et organisationnelles des textes en vigueur dans les prisons». A noter que ce n'est pas la première fois que Abderrahmane Achour a été cité dans un reportage consacré aux prisons. Le journal Echourouk avait publié la photo de cet accusé dans l'affaire du détournement de 3200 milliards de centimes dans des agences BNA, quand ce dernier passait son examen du baccalauréat, en candidat libre, dans la prison où il était incarcéré.
Echourouk avait été autorisé par le ministère de la Justice à réaliser un reportage autour du thème de la scolarisation des détenus. Le «hasard» a voulu par deux fois que le journal rencontre Abderrahmane Achour quand ce dernier passait son examen du baccalauréat et la deuxième fois au cours de ce mois sacré à l'intérieur de la prison Serkadji. Pour rappel, Abderrahmane Achour avait été condamné à des peines de plusieurs années d'emprisonnement dans plusieurs affaires dans lesquelles il est accusé.


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