Benkhelfa était hier matin l'invité du matin de la Chaîne 3 de la radio
nationale.
Il a notamment évoqué le rôle actuel des banques et leurs relations avec
les entreprises.
Pour le délégué général de l'ABEF, le tissu de la PME est la cible des
politiques publiques, l'ambition est d'améliorer la relation banque –
entreprise. L'ABEF va représenter la « communauté financière » à la tripartite
prévue dans quelques jours. «Les banques ont des relations privilégiées avec
les entreprises. Sur les 3 300 milliards de dinars de crédits à l'économie
nationale en 2010, 90% ont été distribués aux entreprises, donc les banques
sont des banques d'entreprises », a noté M.Benkhelfa.
« Nous avons terminé l'année 2010 à presque 17% de crédits additionnels
par année, ça veut dire que sur le plan du volume des crédits, cela avance bien
», a-t-il dit en guise de présentation de la situation générale. Cependant, a-t-il
ajouté, « il y a des difficultés dues à la croissance, à l'état des entreprises,
des difficultés dues à la compétitivité des entreprises, à la profitabilité des
affaires », et en a-t-il logiquement déduit : « Nous sommes dans une économie
en pleine croissance. Nous sommes dans une économie où les risques
d'entreprises sont encore importants, c'est pour cela qu'il y a un dialogue dur,
et c'est pour cela qu'il y a une dialogue de croissance ; c'est pour cela que
les pouvoirs publics jouent un rôle, non seulement de régulateur, mais aussi un
rôle de catalyseur, de facilitateur », a estimé le délégué de l'ABEF. Et d'ajouter : « Nous devrions encore avancer, tous
les deux, comme acteurs principaux du marché et dans la perspective d'une
croissance forte ».
Quels reproches sont faits aux deux parties, la banque et l'entreprise ? Les
banques n'ont pas atteint un niveau idéal, elles ont beaucoup de charges
institutionnelles, a estimé M. Benkhelfa. Et
d'expliquer : « Il y a une modernisation en cours, elle a produit de bons
effets sur le système paiement. Pour le crédit, il y a des aménagements
apportés aux délais ainsi qu'au niveau de prises de décision… puisque
aujourd'hui, des décisions se prennent au niveau décentralisé pas au niveau
centralisé ». Du côté des entreprises, les banquiers attendent beaucoup de la
mise à niveau « parce qu'elle va permettre de réhabiliter des entreprises », permettre
« l'amélioration du management des entreprises, la maîtrise des aspects de
production et l'accès à la certification ». Les entreprises sont dans des
situations où il y a de la concurrence, et beaucoup de créations de nouvelles
entreprises font qu'il y a une non maîtrise de certains aspects managériaux, mais
aussi une vulnérabilité dans un marché qui très concurrentiel, a constaté M. Benkhelfa. Des deux côtés, il y a des avancées à faire, a
jugé le délégué de l'ABEF. Du côté de la banque, « il
y a avancée à faire sur la modernisation des instruments de prise de risque, de
calcul de risques… Et du côté des entreprises, « il y a une compétitivité à
conquérir. On ne peut pas résoudre des problèmes de compétitivité par des
problèmes de financement », a estimé M. Benkhelfa. Ceci
étant, «l'effort qui est demandé aux uns et aux autres, et sous l'égide des
pouvoirs publics, c'est d'aller ensemble et sans gaspiller des ressources
rares».
Au sujet de l'évolution en volume de crédits bancaires, M. Benkhelfa a indiqué: «Nous étions à un moment donné à 8% à 10
% d'expansion à l'année maintenant à 18%, peut-être 20%...». «Nous devons aussi
veiller à la sécurité des placements, parce que les ressources des banques, ce
sont les ressources de la clientèle et en même temps concilier entre des
impératifs d'une expansion forte et d'une sécurité excessivement forte, a
estimé le délégué général de l'ABEF.
Il a insisté sur les règles prudentielles qui ont de plus en plus évolué.
C'est là le challenge, a-t-il souligné, « c'est réussir à étendre les
financements, sans toucher à la sécurité de la place ».
L'octroi des crédits de plus en plus décentralisé
Dans l'organisation actuelle des banques et notamment les grands réseaux,
affirme M.Benkhelfa, les éléments de la gouvernance
qui sont nécessaires font que la banque, ce n'est pas la Direction générale. Je
sais que, de plus en plus, « beaucoup de banques sont en train de donner un
espace de décision … « Nous avons à peu près 1500 points sur le territoire
national, ce sont des points de jonction, de prise de risque, alors grâce aux
directives présidentielles, nous allons sûrement avoir beaucoup d'effets en
raison de la dépénalisation de l'acte de gestion et de prise de risque. Donc, nous
allons libérer des initiatives, aussi bien du côté économique que du côté
bancaire. A ce moment-là, cette décentralisation va
certainement huiler les mécanismes d'octroi du crédit toujours dans le cadre
d'une gestion prudente».
«Cette décentralisation s'orienterait vers la prise de décision la plus
rapprochée du client, à la fois pour l'octroi du crédit et pour le suivi du
crédit. Le suivi doit être de plus en plus maîtrisé, parce que lorsqu'on
finance une affaire, il faut la suivre», a dit en substance M. Benkhelfa. «Il ne faut pas qu'un crédit additionnel
produise des créances non performantes additionnelles. Il faut que le niveau et
la qualité des portefeuilles demeurent, donc, il faut que les affaires soient
bonnes, que le suivi soit bon, que l'implication des promoteurs soit bonne. Et
puis, nous avons, en plus maintenant, mis en place les nouveaux produits, parallèlement
au crédit bancaire, il y a les 2 niveaux instruments qui sont le leasing et le
capital investissement », a souligné le délégué de l'ABEF.
M . Benkhelfa a précisé que
le crédit bancaire nécessite des garanties. « Le leasing et le capital
investissement ne sont pas des instruments plus faciles, ce sont des
instruments qui se font par d'autres moyens », a relevé le délégué général de
l'ABEF. Le leasing n'exige pas de garantie alors que
le capital investissement exige une ouverture, les sociétés entrent dans le
capital y compris celui des entreprises familiales. «Pour 2011, je pense que
nous allons atteindre le chiffre de 3 400 milliards de dinars injectés dans
l'économie dont I0 à 12% au profit des entreprises, dont une grande partie aux
nouvelles créations; nous allons peut-être finir l'année avec 50 000 nouvelles
créations d'entreprises y compris les micro PME », a estimé M. Benkhelfa. Il s'est par contre refusé à se prononcer sur
l'éventualité de la suppression du crédit documentaire (Credoc), se contentant
laconiquement de dire que les banques ont donné, en interne, leur avis à ce
sujet aux pouvoirs publics.
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Posté Le : 25/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oualid Ammar
Source : www.lequotidien-oran.com