Algérie

Abdemalek Sellal.Ministre des Ressources en eau



« Le secteur des eaux minérales sera assaini fin 2006 » Deux marques d?eau minérale, Ifri et Fourat (marque tunisienne), viennent de faire l?objet d?une saisie à Annaba car contenant un taux élevé de nitrate. Quelles sont les mesures que compte prendre le ministère des Ressources en eau afin de sécuriser le consommateur ? Nous avons installé l?année dernière une commission interministérielle afin de passer la filière au peigne fin. Celle-ci travaille toujours et a toute latitude de déterminer qui est producteur d?eau minérale et qui est producteur d?eau de source. Elle a également pour mission d?agréer les investisseurs potentiels. A ce jour, la commission a reçu 32 demandes d?agrément. Elle ne répondra favorablement qu?après avoir obtenu la certitude que le site convoité répond absolument aux normes requises. La source subira au moins deux études d?analyses chimiques pour déterminer la qualité de l?eau. L?une en hiver et l?autre en été. Ce travail se fait avec le concours du laboratoire public CACQ (ndlr : Centre national du contrôle de la qualité). Sur les 32 dossiers, 18 opérateurs ont obtenu leur arrêté de reconnaissance. Le rôle du ministère des Ressources en eau est d?accorder la concession. Pour les eaux minérales, l?étude prendra beaucoup plus de temps. Les études d?analyses bactériologiques et physico-chimiques peuvent s?étaler jusqu?à trois ans. Ce contrôle concerne-t-il également les producteurs d?eau minérale en activité ? Aucun opérateur n?a été suspendu et la commission est tenue de contrôler l?ensemble des concessionnaires en activité. Je précise que si on n?a pas gelé, c?est parce que nos services et ceux du ministère du Commerce n?ont pas décelé de problème lié à la santé publique. Reste la question de savoir qui fait quoi. Nombre d?opérateurs n?hésitent pas à mentionner sur leur étiquette la qualité de minéralier, alors qu?ils ne le sont pas. N?est pas minéralier qui veut ! Les sources renfermant ce type d?eau, qui sont en activité, se comptent sur les doigts d?une seule main. Pour leur mise en conformité, notamment avec le décret n°04/196 du 15 juillet 2004, la commission est en train de contrôler 7 opérateurs en attendant les autres. A l?issue de cette opération, il sera fait obligation aux opérateurs d?étiqueter la nature du produit noir sur blanc et d?indiquer le prix de vente. « Eau de source » ou « eau minérale », non sans faire subir les opérateurs à des contrôles réguliers, voire inopinés, afin de s?assurer qu?il n?y aura aucune déviation. Fin 2006, le secteur sera définitivement assaini. Vous venez de rentrer d?Oran où vous avez passé en revue les chantiers en cours, notamment le grand projet MAO (Mostaganem-Arzew-Oran), devant sécuriser la région en 2008. Qu?en est-il du Sud qui connaît également un déficit dans l?approvisionnement en eau potable ? Avant d?évoquer le Sud, je dois préciser que les problèmes, autrefois posés au niveau du Nord, sont en passe d?être solutionnés. D?abord les régions du Centre et de l?Est, où la pluviométrie est importante. Pour l?est du pays, tout se jouera autour du plus grand barrage du pays - Beni Haroun - soit 900 millions de mètres cubes, qui sera réceptionné fin 2006. Au centre, le point nodal est le barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira). La région ouest s?appuiera sur le projet MAO. Au sud, nous devons compter sur les réserves fossiles de l?albien, emmagasinées dans un territoire de 1 million de kilomètres carrés. Si elles ne sont pas renouvelables, ces réserves sont toutefois estimées entre 40 000 et 60 000 milliards de mètres cubes. Une quantité astronomique qu?il faut gérer avec rationalité. Entre autres chantiers, je citerai l?approvisionnement de Tamanrasset à partir d?un transfert de In Salah. Un forage de reconnaissance a déjà été opéré à 70 km de In Salah. La ressource hydrique sera transportée grâce à une adduction de 670 km. Les conditions sont réunies pour permettre aux populations du Sud d?accéder à l?eau et au développement de connaître un essor. La société française Suez est pressentie pour la gestion de l?AEP de la capitale. A quand la finalisation du contrat sachant que les négociations durent depuis octobre 2004 ? Le dossier est pratiquement ficelé. La commission désignée à cet effet planche actuellement sur les derniers points d?ordre technique. La venue de Suez constitue une première expérience dans la mesure où notre secteur a cruellement besoin d?être bien managé. Pour ce faire, une société au statut de SPA nommée SEAL sera créée conjointement par l?Algérienne des eaux (ADE) et l?Office national de l?assainissement. Dans un souci d?efficacité, sa gestion sera confiée au partenaire étranger. Mais que l?on soit clair : pas question de privatisation ! La ressource appartient à la collectivité nationale, à l?Etat. Les négociations avec Suez sont en cours. Rien n?est encore signé. Mais si nous arrivons à conclure un accord avec Suez, il s?agira d?une gestion déléguée, d?un partenariat de management qui devra durer cinq ans. Peut-on savoir pourquoi la tutelle a procédé récemment au changement à la tête de l?ADE ? L?ADE était dirigée par un architecte. Elle est aujourd?hui sous la responsabilité d?un hydraulicien. Le nouveau directeur général a déjà occupé le poste de directeur des ressources en eau de la wilaya d?Alger. Cela dit, ce mouvement entre dans le cadre de la nouvelle vision prônée par le ministère. Une vision qui va de pair avec le plan de développement pour les quatre années à venir. A l?instar de l?ADE, l?Agence de l?irrigation et de drainage (AGID) vient de connaître également un changement à sa tête.


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