Cela fait plusieurs semaines que l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal dort dans l'aile carcérale de l'hôpital Mustapha-Pacha, à Alger.L'information qui a été confirmée, hier, par l'avocat du concerné, Me Mourad Khader, a indiqué qu'Abdelmalek Sellal, détenu à la prison d'El-Harrach, se trouve dans l'établissement hospitalier pour "des problèmes cardiaques".
"À 73 ans et avec les problèmes qu'il vit, sa situation ne peut s'améliorer. Elle se dégrade", alerte Me Khader qui accompagne l'ancien Premier ministre depuis le début de ses déboires judiciaires.
Outre son âge et les affaires judiciaires qui l'accablent depuis près de trois ans, l'ancien Premier ministre serait "affecté" par la récente descente des services judiciaires qui ont scellé sa villa samedi dernier, celle de sa femme et "tout ce que possède sa famille", selon une source proche de sa famille.
"Si M. Sellal quitte la prison, il se retrouvera sans domicile ", se désole son avocat, qui rappelle que les mesures prises par les autorités posent problème puisque les décisions rendues "ne sont pas définitives" à partir du moment où elles font "l'objet de cassation".
Incarcéré depuis le 13 juin 2019, Abdelmalek Sellal a été cité dans la majorité des procès concernant les hommes d'affaires de l'ère Bouteflika.
Tout comme son successeur Ahmed Ouyahia, Sellal est souvent coaccusé dans ces procès qui ont conduit à des condamnations pour des peines de prison ferme. Il cumule, à lui seul, près d'une cinquantaine d'années de détention. Théoriquement, il ne purgera que la peine la plus longue, mais ses proches évoquent un "homme fatigué".
Lors d'un procès qui s'est déroulé le 7 janvier dernier, l'ancien Premier ministre a laissé parler sa colère. "Je ne comprends pas pourquoi vous me convoquez à chaque fois pour m'expliquer sur des affaires dans lesquelles je n'ai rien à voir", dit-il au magistrat. Il a expliqué à l'assistance qu'il était "un homme politique" et non "un fonctionnaire de l'Etat".
"Le Premier ministre est un homme politique. Ma fonction et mes prérogatives sont claires : je dois prendre des décisions pour trouver des solutions" aux problèmes. "Je réponds à vos questions, sans problème. Mais à un moment, il faut que cela cesse !", a-t-il tonné. "Condamnez-moi à 100 ans si vous voulez ! Je n'ai peur de rien, car si je dois me sacrifier pour le bien de l'Etat, je suis prêt", a-t-il dit au magistrat.
Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika de septembre 2012 à mai 2017, Abdelmalek Sellal a notamment géré l'épineux dossier des agréments des "concessionnaires" automobiles. L'homme avait également exercé durant de longues années la fonction de ministre des Ressources en eau. D'autres procès attendent encore l'ancien Premier ministre dans les semaines à venir.
Ali BOUKHLEF
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Posté Le : 10/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com