Algérie

Abdelmalek Sellal



Abdelmalek Sellal
L'exploration des hydrocarbures non conventionnels transforme les rapports entre l'opposition et le gouvernement en bras de fer. La situation était ubuesque hier à l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette même APN qui avait voté la loi autorisant l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, voit l'opposition s'y opposer alors que le texte a été publié au Journal Officiel.En effet, les députés du Front des forces socialistes (FFS) ont décidé de boycotter la séance d'ouverture de la session de printemps en «raison de la répression qui a eu lieu, hier et avant-hier, à In Salah». Les parlementaires du groupe Alliance de l'Algérie verte (AAV) ainsi que ceux qui sont affiliés à l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) ont décidé, dès l'arrivée du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et des membres du gouvernement de tenir un sit-in contre l'exploration du gaz de schiste dans l'enceinte même de l'APN. Ils se sont rassemblés dans le hall et ont brandi des pancartes contre le gaz de schiste. Les mêmes slogans que ceux des marches du24 février dernier dans les rues de différentes wilayas ont été scandés. «Non à l'exploitation du gaz de schiste», «La souveraineté nationale est une ligne rouge», «Non à la répression du droit aux manifestations pacifique», «Non à la violation des droits constitutionnels» sont les slogans scandés et affichés sur les pancartes brandies par les députés.Lors de la plénière et après avoir écouté l'hymne national, les mêmes députés se sont levés en agitant les mêmes pancartes. Ils quitteront la salle les uns après les autres alors que Ali El Hamel, vice-président de l'APN, donnait lecture du discours de Larbi Ould Khelifa.Karim Tabou, en compagnie de Khaled Tazaghart et un de leur camarade, ont quitté leurs sièges pour se placer face au Premier ministre et sont restés face à lui tout au long du discours du vice-président de l'APN, réclamant via une pancarte l'autorisation de la tenue du congrès constitutif du parti de Karim Tabou. Un congrès qui ne peut se tenir faute de quitus de la part des services du ministère de l'Intérieur.Filali Ghouini, chef du groupe parlementaire de l'AAV, a dénoncé l'attitude de la police pendant la marche du 24 février dernier. «D'anciens ministres et des députés ont été malmenés lors du rassemblement du 24 février», a-t-il déclaré.«Le pouvoir agit en dehors des lois de la République, il viole la Constitution qui garantit la liberté de manifestation à tous les citoyens», a-t-il ajouté. Il a également appelé à l'arrêt immédiat de l'exploitation du gaz de schiste. L'AAV n'avait pas voté contre la dernière loi sur les hydrocarbures.Du côté du gouvernement, le silence est d'or. Seul le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé à une question d'un confrère que la situation à «In Salah est normale». Abdelmalek Sellal s'était désolé, le 24 février dernier, que «des voix tentent de remettre en cause la compétence de certains cadres du secteur des hydrocarbures qui avaient fourni des explications sur l'exploitation du gaz de schiste». Il avait ajouté que «les cadres algériens sont pionniers en la matière et leur compétence est reconnue au niveau mondial». «Certains sont allés jusqu'à dire que le gouvernement mettait en péril la santé des citoyens», a-t-il déploré. Abdelmalek Sellal avait même déploré que l'on atteinte à l'unité nationale en prenant pour prétexte le gaz de schiste. «D'aucuns cherchent à dresser les Algériens les uns contre les autres en jouant sur la fibre régionaliste pour attenter à l'unité nationale. Certains ont tenté vainement d'attiser la fitna dans le Nord, puis dans le Sud, à Ghardaïa, Ouargla et Djanet. Ils s'essayent maintenant à In Salah, mais leur entreprise n'aboutira pas», avait-il affirmé.A. E.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)