Sauf son commentaire sur les derniers propos de François Hollande, concernant l'Algérie, le discours de Abdelmadjid Menasra, prononcé dans l'après-midi de samedi, devant les militants de son parti, n'a pas avancé le débat politique national, d'un iota. Autrement dit, il n'a rien apporté de nouveau. Lisse, sans relief, l'intervention du numéro un du Front du Changement a poussé certains à s'interroger sur les raisons de son déplacement à Oran. En tout cas, concernant la présidentielle, Menasra n'a rien dévoilé sur les intentions de son parti. Aura-t-il son propre candidat ou se contentera-t-il de soutenir celui de la mouvance islamiste ' Lequel ' au cas où il y aurait plus d'un candidat de cette obédience engagé dans la course. Autant de questions auxquelles l'hôte d'Oran n'a apporté aucun éclairage.Abdelmadjid Menasra a consacré la première partie de son intervention «aux atteintes, de Hollande, à la dignité de notre pays et notre peuple». Pour lui «c'est notre faiblesse» qui autorise les autres à se permettre de «nous ridiculiser» et de ne pas nous prêter la moindre considération. Tout en exigeant des «excuses officielles de la France» il tiendra à préciser : «nous ne sommes pas des otages de l'histoire», mais aussi : «nous ne sommes pas sans histoire». Pour lui, la France continue de percevoir l'Algérie comme «un simple marché». Et de s'interroger : «quels sont les investissements français en Algérie '». Par ailleurs, il estimera que sur le plan politique certains tentent de conférer à la France un rôle dans le choix du président de la République. Sur ce chapitre, celui de la présidentielle, il remarquera «le flou érigé en mode de gestion», par le pouvoir actuel. Pour lui «l'année 2013 est l'année du flou politique» qu'il estime bien «programmé». A ce flou s'ajoute «l'entretien de la peur du lendemain». Or, la présidentielle aurait pu être une occasion de la libération de la parole, des joutes politiques, de la confrontation des programmes... Bref de la consécration de la liberté. Poussant cette logique (virtuelle) jusqu'au bout, il dira «l'acte de voter serait un acte contre l'autoritarisme, contre l'indigence…». S'agissant des visites qu'effectue, actuellement, le Premier ministre, à travers les différentes wilayas du pays et surtout des rallonges budgétaires qu'il se permet de prodiguer, il dira : «nous sommes gérés à la manière des mille et une nuits». Plus sérieux, il tonnera : «ces budgets supplémentaires, octroyés comme des dons, ne relèvent d'aucune transparence, ne sont inscrits nulle part, sur aucune comptabilité» Pire, notera-t-il, «c'est l'argent public mais présenté comme un présent offert par la générosité des dirigeants aux administrés». Menasra terminera son intervention par un mot sur la Palestine. Il remarquera que la première cause des Arabes ne suscite plus d'intérêt et «connaît un véritable processus de liquidation», parce que «les dirigeants ont une seule préoccupation : comment se pérenniser au pouvoir». Notons, aussi, que la fin du discours de Menasra a pris une tournure, carrément, religieuse. En prédicateur, il a souhaité au pays une année 2014 marquée par la sérénité et la paix.
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Posté Le : 23/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com