Algérie

Abdelmadjid Azzi, ancien Secrétaire général adjoint de l'UGTA, écrivain


Abdelmadjid Azzi, ancien Secrétaire général adjoint de l'UGTA, écrivain
Dans cet entretien, l'ancien responsable syndical explique dans un langage clair ce qui va changer dans la fiche de paie de millions de salariés avec l'application en janvier 2015 de l'abrogation du 87 bis.Liberté : Comment commentez-vous l'abrogation de l'article 87 bis 'Abdelmadjid Azzi : Avec l'abrogation du 87 bis, on remédie à une situation qui nous a été imposée par le FMI. Notre pays était en cessation de paiement. En contrepartie du rééchelonnement de la dette, le FMI nous a imposé l'ajustement structurel dont l'une des mesures était de diminuer le salaire minimum de 2 millions de salariés. La seule manière de le faire était effectivement de définir le SNMG comme étant la somme salaire de base + primes. Les primes qui s'ajoutent diminuent le salaire de base.Quelles sont les primes qui ont disparu avec l'institution du 87 bis 'En définissant le SNMG comme la somme de salaire de base et primes, les primes ont pour effet de diminuer le salaire. Par exemple, si on fixe le salaire de base à 10 000 DA (il était à peu près à ce niveau à cette époque)+ primes, il touche le salaire de base. Les primes seront dans le salaire de base.Avec l'abrogation du 87 bis, on va calculer les primes en plus du salaire minimum. Les primes vont s'ajouter au salaire minimum. Autrement dit, avec l'abrogation du 87 bis, le salaire minimum équivaut au salaire de base. Le salaire de base est donc 18 000 DA auquel on va ajouter les primes. Dans tous les cas de figure, le salaire net sera au minimum de 18 000 DA.Ce que va toucher le travailleur, c'est 18 000 DA plus les primes, alors qu'avant l'abrogation du 87 bis, il touchait le SMIG (le salaire minimum) moins les primes. Dans tous les cas de figure, on n'aura pas avec l'application en janvier 2015 de l'abrogation du 87 bis de salariés qui perçoivent en net moins du SMIG, c'est-à-dire moins de 18 000 DA par mois.Comment voyez- vous la mise en ?uvre de l'abrogation du 87 bis 'Cela va être un gros problème pour appliquer cette mesure. Pourquoi a-t-on attendu jusqu'à maintenant ' Pourquoi n'a-t-on pas abrogé le 87 bis lorsque l'Algérie était en pleine aisance financière. On a attendu que l'Algérie se trouve en difficulté financière (énorme déficit budgétaire prévu en 2015) pour supprimer l'article. Cela va être difficile de l'appliquer. L'organisation syndicale n'a pas joué le jeu. Il y a eu laxisme de la part de l'UGTA.Quel sera l'impact de l'abrogation du 87 bis 'Elle va avoir un impact financier très lourd sur les entreprises, notamment les entreprises privées. Il y aura des entreprises qui, à cause de l'augmentation des charges nées de l'application de l'abrogation du 87 bis, vont fermer. Il y a aussi le budget de l'Etat qui sera fortement impacté.Que pensez-vous de la cohérence de la grille des salaires de la fonction publique 'Je ne crois pas que la grille des salaires actuelle de la fonction publique soit cohérente. Elle n'est pas orientée vers la productivité. Tant qu'on continuera à agir de façon anarchique, on ne récoltera que la mauvaise qualité de service. Les salaires ne respectent pas la hiérarchie. On nomme des responsables incompétents qui s'entourent d'agents incompétents. Ce n'est pas la compétence et le mérite dans une saine compétition qui sont les critères requis. C'est l'allégeance et la soumission qui sont en vogue actuellement.NomAdresse email


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