"Les réserves prouvées de l'Algérie (2 500 milliards de m3 de gaz et 1,7 milliard de tonnes de pétrole) s'épuiseront dans vingt ans. Elles suffiront, toutefois, à garantir la sécurité énergétique du pays, dans cet intervalle. Mais vu le rythme accéléré de la consommation interne, le pays aura à choisir entre satisfaire le maché domestique ou exporter. Il viendra un jour où il faudra faire un arbitrage."Ce sont là les propos du ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, énoncés dans son intervention hier sur les ondes de la Radio nationale. Attar ajoute : "Plus la consommation interne des hydrocarbures augmentera, plus il faudra en produire, essorant ainsi les gisements en production. Et cela n'est pas bon pour les champs en exploitation.
Il faut appliquer une nouvelle technique de récupération de pétrole pour en augmenter le rendement. De même, il y a nécessité de reconstituer nos réserves, tout en développant, en parallèle, les énergies renouvelables, et en diversifiant l'économie nationale." Par ailleurs, le ministre de l'Energie a appelé à mettre en place un "nouveau modèle de consommation".
Un modèle où la satisfaction de la demande interne et le développement économique, de manière générale, ne dépendent pas de l'utilisation intensive des ressources pétrolifères. L'actuel modèle a montré ses limites et s'est révélé inefficace. Et pour le moment, peu de choses se font pour changer la situation.
Le ministre de l'Energie a évoqué, dans ce chapitre, la rationalisation et l'efficacité énergétique, soulignant que cela doit se faire en priorité au niveau des secteurs de l'habitat et des transports. Cela se fait actuellement, mais à une petite échelle. Pour le transport, a-t-il dit, "nous sommes en train d'accélérer la consommation de GPLc et nous préparons également l'introduction du gaz naturel carburant (GNC)".
En tout cas, si l'actuel modèle de consommation est maintenu, il risque même de peser sur les recettes pétrolières du pays. Attar a rappelé que "près de 96% des revenus d'exportations proviennent des hydrocarbures". Selon lui, les recettes d'exportations d'hydrocarbures de l'Algérie pour l'année 2020 devraient atteindre "23,5 milliards de dollars si les cours du baril de brut se maintenaient autour de 40 dollars".
Elles s'étaient établies à 34 milliards de dollars, en 2019. Le ministre de l'Energie recommande, par ailleurs, de développer encore davantage la pétrochimie, ainsi que ce qui est en aval de la pétrochimie, en y impliquant les PME/PMi, un tissu d'entreprises dynamiques et compétentes qui soient en mesure de réaliser de bons produits finis.
"Et c'est dans la pétrochimie, a-t-il ajouté, que l'on pourrait créer beaucoup d'emplois durables", expliquant qu'en "dehors de la phase de construction des installations des sites d'exploitation, le secteur des hydrocarbures ne génère pas beaucoup d'emplois", parce que le travail y est extrêmement spécialisé et est assisté par la technologie.
Youcef SALAMI
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Posté Le : 27/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef SALAMI
Source : www.liberte-algerie.com