Algérie

Abdelkader Mahmoudi au Forum d''El Moudjahid" 'Je récuse le concept de révolutions arabes"



Abdelkader Mahmoudi au Forum d''El Moudjahid
Pour M. Mahmoudi, nous sommes en présence de trois 'leurres", celui de l'unité arabe, celui du 'parachèvement du processus de libération" et celui de 'l'arabité des potentialités économiques arabes".
L'universitaire, Abdelkader Mahmoudi, a rejeté, hier, au Forum d'El Moudjahid, le concept de 'révolutions arabes" et celui de 'Printemps arabes". Selon lui, 'le monde arabe a vécu un automne brumeux" et fait face à présent à 'un hiver dur et rude".
'Je récuse le concept de révolutions, car la révolution permet de vivre mieux ou de passer du pire au meilleur", a-t-il commenté. S'appuyant sur son dernier ouvrage Les révolutions (') arabes. Comprendre et agir, publié par Dar Kortoba, le conférencier a livré sa lecture des transformations politiques arabes : il a mis en exergue principalement les dysfonctionnements du 'système régional arabe" et les conflits internes. Pour M. Mahmoudi, nous sommes en présence de trois 'leurres", celui de l'unité arabe, celui du 'parachèvement du processus de libération" et le leurre de 'l'arabité des potentialités économiques arabes". Dans son exposé, ce dernier a usé du concept d'Etat 'contractuel" qui, selon lui, semble 'adéquat" pour expliquer la contestation des jeunes dans le monde arabe et de celui du 'contrat" entre gouvernants et gouvernés. Si le contrat est rompu, le peuple dira aux gouvernants de dégager, a indiqué l'animateur, non sans rappeler que dans les pays autoritaires 'le contrat est imposé" au détriment de la stabilité politique. Puis loin, Abdelkader Mahmoudi est revenu sur 'ce rêve de l'unité arabe, considérant que celui-ci a été empêché par les conflits exprimés dans l'espace arabe. Des conflits mettant en prise" les pays conservateurs entre eux des 'conflits idéologiques" et aussi des 'conflits entre les Etats progressistes". 'Ces conflits se sont exacerbés avec la guerre entre l'Irak et l'Iran", a-t-il indiqué, déplorant l'absence de 'politique arabe à l'image de la politique européenne", mais aussi la prédominance des 'intérêts étatiques au détriment des intérêts communautaires arabes", ainsi que 'l'absence d'idéologie arabe". 'Tous ces conflits visent à les transformer en d'autres conflits", a encore souligné l'invité du forum, citant la crise en Syrie qui, d'après lui, 'n'est pas un conflit syro-syrien, mais américano-russe", de même que le conflit israélo-palestinien qu''on veut transformer en conflit israélo-iranien". Il a, en outre, fait part de l'initiation, par les USA et d'autres pays occidentaux, d'un 'nouveau concept dangereux", comprenant 'les pays modérés", en référence aux pays chiites, et 'les pays d'opposition", allusion faite aux pays sunnites. Avant de se demander si 'cela n'annonce pas une guerre religieuse". Au cours du débat, des participants ont regretté que l'animateur se soit trop focalisé sur le monde arabe et l'arabité, en piétinant sur 'l'élément amazigh" et en négligeant le rôle joué par des puissances occidentales dans le drame qui se joue actuellement au Maghreb et en Afrique. D'autres ont mis en avant 'la défaillance des intellectuels arabes" et interpellé l'enseignant en sciences politiques sur le concept de 'monde arabe", rappelant notamment que l'Europe et les Etats-Unis 'se sont construits sur une base géographique". D'autres encore ont signalé la création, par les USA, du concept de Grand-Moyen-Orient (GMO) pour les besoins de la nouvelle géopolitique et la nouvelle géostratégie, sans omettre de noter le retard enregistré par les pays arabes, en matière de modernité. 'On ne peut pas avoir de modernité sans se reconnaître soi-même", a répondu M. Mahmoudi. Ce dernier, par ailleurs, a estimé que 'c'est maintenant que nous devons défendre le plus notre arabité", en précisant que 'l'Algérie n'est pas berbère, mais amazighe, car elle est arabe". Des déclarations comprises, par certains participants, comme 'une preuve que les clivages des années 1970 sont toujours là", sinon comme 'une urgence de dépoussiérer la réflexion", en vue de la 'libérer".
H. A


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