Cette rencontre a été l'occasion de donner une image beaucoup plus complète sur le patrimoine musical du chaâbi. Ce même rendez-vous se veut une occasion de réhabiliter le patrimoine musical authentique et adapter la culture citadine qui requiert une ouverture sur le patrimoine. Abdelkader Chaou amorce cette rencontre en souhaitant une très belle fête de l'Aïd El Fitr. Pour lui, les fêtes religieuses constituent une opportunité d'affirmer davantage cet art. Abdelkader Chaou apporte, comme à l'accoutumée, cette vie agréable que tout le monde souhaite vivre dans ces moments de joie et de gaieté. Il dira à ce sujet : «Ce genre de fête constitue une occasion de resserrer les liens spirituels qui unissent les membres d'une même famille et d'une même nation.» Il a ensuite tenu à rendre un hommage à tous les maîtres de la chanson chaâbi maghrébine en général et algérienne en particulier. Il n'oublie pas de mentionner El Hadj M'hamed El Anka, et son rôle dans l'enrichissement de la chanson chaâbi, qui a réussi à conquérir le public et les amateurs de la chanson populaire tant au niveau national que maghrébin. A cette occasion, l'auteur du tube «Djah Rabi ya djirani» affirme que «les précurseurs de la chanson chaâbi algériens se sont investis toute leur vie dans cet art de façon désintéressée, mettant en exergue le talent, la créativité et l'important apport au patrimoine culturel national». M. Abdelkader Chaou a mis l'accent sur la présence de l'espace actuel, installé par les autorités culturelles algériennes en vue de donner un essor positif et efficace à la préservation et au développement de la musique chaâbi. Il s'agit du festival annuel consacré à ce genre musical. Il existe depuis l'année 2005. Son apport est considérable pour la promotion du chaâbi. L'invité de 2M Monde insiste sur le caractère national de cette musique. «Grâce à ce festival, plusieurs talents émergent aux quatre coins d'Algérie. Des auditions sont ainsi réalisées chaque année dans l'Algérie profonde pour la sélection des participants». A travers cette démarche, l'action culturelle devient plus sereine, réfléchie et pérenne dans le temps par rapport aux précédentes années. «Aujourd'hui, le chaâbi est ancré dans toutes les régions de l'Algérie», note-t-il avant d'enchaîner : «L'organisation de ce genre de manifestation permet de promouvoir et de développer cette musique dans son texte classique comme sous sa forme modernisée. C'est d'ailleurs le but essentiel de cette démarche, car le développement ne se fait que par la formation et la communication du savoir par des professionnels qualifiés.» Pour M. Chaou, ce genre musical a connu des altérations, c'est pour cela que les responsables de la culture algérienne procèdent à un recentrage basé sur la recherche scientifique, la communication, la publication et la diffusion sous toutes ses formes. Aujourd'hui, on assiste à des expériences plus ou moins heureuses proposées par des interprètes qui tentent d'apporter leur touche à l'édifice et le public reste le seul juge. Ce cheikh, parmi les plus anciens que compte encore notre monde de la musique du patrimoine, est un conservateur des valeurs classiques du chaâbi. Aussi, donne-t-il toujours le meilleur de lui-même dans son interprétation pour faire rayonner ce patrimoine. Abdelkader Chaou, en plus de ses récitals en public, manifeste la volonté de perpétuer cet art musical populaire qu'est le chaâbi, émanation de l'identité et de la personnalité de l'Algérien.Abdelkader Chaou, brillant interprète de chaâbi, est né en 1941 à Alger. Il fait ses débuts à Radio Crochet, une émission de Djillali Haddad. Encouragé par ses amis et ses proches, il s'inscrit au Conservatoire d'Alger, dirigé à l'époque par Hadj M'hamed El Anka. Après ce passage, Chaou enregistre sa première chanson «Ya dhou Ayani», à la Radio dirigée par Mustapha Kechkoul. Il a été l'élève émérite de Mahbou Bati. Puis, c'est la percée fulgurante.
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Posté Le : 05/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samira Sidhoum.
Source : www.horizons.com